Vigilances pour les tunnels des Petits Goulets
Le Département de la Drôme souhaite engager des travaux de mise au gabarit dans les tunnels des Petits Goulets (RD 518). Ce projet, d’après les besoins exprimés par le Département, ne poursuit qu’un seul objectif : l’augmentation du trafic de plus gros cars de tourisme et de plus gros poids lourds qu’il n’en passe déjà. Est ce bien raisonnable à l’heure où le monde est confronté à des choix écologiques décisifs ?
Notre collectif citoyen remet fortement en cause ce projet pour différentes raisons :
L’intérêt public du projet de mise au gabarit n’a pas été étudié pourtant le montant de l’investissement ne représente rien de moins que 3,5 millions d’euros.
D’autre part, l’impact environnemental n’est pas négligeable nécessitant le dérangement et la destruction de plusieurs espèces rares et protégées (Doradille élégante, Hibou grand duc, Tuffs, etc). Même si cela est toléré par les autorités, prenons conscience qu’il y aura tout de même une demande de dérogation de destruction d’espèces protégées (que le cabinet d’étude de diagnostic écologique est soumit de faire), tout cela en l’absence totale de démonstration d’utilité publique.
Enfin, la réponse sociale face aux conséquences de ces travaux est intolérable. Les services concernés du Département n’ont quasiment pas communiqué avec les citoyens impactés. Alors qu’il disposait d’une année pour recenser les contraintes et rechercher des solutions, nous sommes à l’aube du printemps 2020 et rien est proposé. La réelle solution est déjà connue : la création d’une route pérenne, sécurisée et raisonnable en temps de trajet reliant Echevis et Chatelus. Cependant, la création de cette route ne serait envisagée qu’après les travaux. Actuellement, le département nous propose une déviation par la RD2 qui impose 50 minutes de trajet en plus, ce qui cause un préjudice énorme pour tous les usagers quotidiens de la route. Cette déviation proposée est dangereuse, inappropriée, sans réseau, très longue et sinueuse. L’emprunter au quotidien occasionnerait des frais impensables et des risques inconsidérés.
Nous ne sommes pas entendus. Pas de déviation. Pas d’indemnisation. Notre solution de route alternative pour répondre aux besoins exprimés a été rejetée sans même être étudiée sérieusement. Nos courriers restent sans réponse. Que faire ?
Une étude de mobilité a été engagée, certes, cependant le territoire de cette enquête ne correspond pas aux véritables usagers quotidiens de la RD 518. Les résultats, attendus le 19 février prochain, n’en seront que biaisés.
Les solutions pré-évoquées comme le télétravail et le covoiturage ne sont pas viables pour les habitants interrogés. Le Département aurait pu économiser le coût de l’étude de mobilité s’ils avaient écouté les habitants qui s’expriment et écrivent sans discontinuer à Marie-Pierre MOUTON depuis le début des travaux.
En effet, nous sommes bien placés pour évoquer les solutions car nous avons déjà vécus 9 semaines de fermeture à l’automne 2019.
Voici nos questionnements restés sans réponse aujourd’hui par la Présidente du Département :
Comment le doyen du village, dépendant des allers et venues deux fois par jour de ces précieuses infirmières, va-t-il pouvoir se lever, manger et se laver ?
Comment les enfants scolarisés dans les établissements vont-ils poursuivre leur scolarité dans des conditions normales et égalitaires ?
Comment les salariés vont ils se rendre à leur travail sans s’épuiser ? Comment les grands secours interviendront si un accident surgit ?
Comment feront les habitants pour sortir de la vallée si un incident technique bloque les Grands Goulets comme il s’est passé exactement à l’automne dernier ?
Comment sera acheminé notre courrier ?
Comment sera déneigée la route par un déneigeur se trouvant de l’autre côté des Petits Goulets ?
Pourquoi cette urgence dans le démarrage des travaux ?
Pourquoi ne pas attendre que la route de déviation soit crée pour entamer ces travaux si toutefois il est montré que la mise au gabarit est utile ?
Pourquoi envisager les travaux AVANT d’avoir les conditions de mise en œuvre acceptables pour tous ?
Mais aussi, pourquoi faire ces travaux ?
Pourquoi ne pas inscrire les tunnels des Petits Goulets dans le Programme de Valorisation des Routes Sublimes du Vercors et développer ainsi le tourisme avec des moyens respectueux du patrimoine sauvage du Vercors ?
Nous doutons de cette stratégie qui consisterait à agrandir les tunnels dans le but de développer le tourisme tout en omettant d’intégrer dans un programme de développement de tourisme un site remarquable comme les Petits Goulets.
Nous comprenons qu’un développement touristique du territoire soit à envisager cependant, avec le trésor naturel que nous offre le Vercors, nous sommes persuadés que sa valorisation ne réussira qu’en garantissant sa préservation.
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