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Agriculture : à Toulouse, elle prête son terrain à deux passionnés de jardinage en échange du partage des récoltes

Jardiner sans avoir de jardin. C’est ce concept de co-jardinage que met en application la plateforme toulousaine « Savez-vous planter chez nous ». Elle met en relation propriétaires de terrains et passionnés de jardinage. Reportage chez Bernadette près de Toulouse. #NousPaysans

Cet hiver, Pierre a planté notamment des poireaux chez Bernadette. Il se rend une fois tous les dix jours chez celle qui est devenue son amie.

Dans sa maison en travaux, Bernadette se remémore ses souvenirs d’enfance. « Quand je suis arrivée dans cette maison, j’ai vu ce grand jardin et mes voisins qui avaient un potager. Et quand j’étais gamine, il y avait un terrain de 3 000 mètres carrés chez moi. Mon père faisait une culture totale : il y avait des légumes, des fruitiers, des poules, des cochons, des lapins… »

La semaine "Nous Paysans" organisée sur l'ensemble des antennes et supports de Francetélévisions.
La semaine « Nous Paysans » organisée sur l’ensemble des antennes et supports de Francetélévisions.

Alors très vite, elle tente de planter des pieds de tomates dans son jardin de 1 300 mètres carrés. « Mais ce n’est pas évident quand on n’est pas là régulièrement« , explique-t-elle. Chaque été, la retraitée passe ses vacances à Leucate, dans sa résidence secondaire. À ce manque de temps s’ajoute un manque « de compétences« . Bernadette trouve finalement deux colocataires pour donner vie à son terrain, grâce au site « Savez-vous planter chez nous ».

« Les bons légumes de mon enfance »

Depuis dix ans, Betty cultive une partie du jardin de Bernadette à Pin-Balma près de Toulouse. Pour cette dernière, c’est un véritable retour aux goûts de son enfance.

Les légumes que j’étais habituée à manger étaient cueillis et préparés en direct. J’ai toujours la nostalgie de ces goûts. Donc j’ai pensé que ce serait bien de faire du co-jardinage. Et maintenant quand je mange des salades fraîchement cueillies, ça a quand même un autre goût !

Bernadette, propriétaire d’un jardin partagé

Co-jardinage, colocation, co-voiturage … La Toulousaine est habituée à cet esprit de partage. La partie gauche de son jardin est ordonnée, c’est celle de Betty, qui cultive principalement des fruits et légumes d’été, de manière classique.

Cette parcelle du terrain de Bernadette est entretenue par Betty sur un modèle de culture classique.
Cette parcelle du terrain de Bernadette est entretenue par Betty sur un modèle de culture classique

Depuis le premier confinement, la partie droite, elle, est cultivée par Pierre, un étudiant en hôtellerie passionné de jardinage. « J’ai eu beaucoup de demandes pendant le confinement« , se souvient Bernadette qui a finalement choisi « au feeling« , « un peu comme pour un colocataire« .

Cette parcelle est entretenue par Pierre, sur le modèle de la permaculture (création d'écosystèmes dans le respect de la biodiversité).
Cette parcelle est entretenue par Pierre, sur le modèle de la permaculture (création d’écosystèmes dans le respect de la biodiversité).

Récoltes et amitiés

Pour Pierre aussi, ces plantations sont un retour à l’enfance. L’étudiant de 25 ans a grandi près de Limoges, entouré de 25 000 mètres carrés de jardin. Alors vivre dans un appartement de 60 mètres carrés, en ville, pour ses études est une épreuve.

En été, Pierre vient tous les jours s'occuper de son potager chez Bernadette.
En été, Pierre vient tous les jours s’occuper de son potager chez Bernadette.

A Pin-Balma, près de chez lui, il a non seulement trouvé une parcelle à cultiver gratuitement, mais il a aussi tissé un lien fort avec Bernadette.

Pour nous les jeunes, tout doit aller à fond alors qu’on devrait trouver le temps de planter quelques légumes parce que ça, ça a vraiment du sens.

Pierre, colocataire d’un jardin partagé

Poireaux, choux, salades… en hiver Pierre se rend chez Bernadette une fois tous les dix jours pour s’occuper de ses légumes (tous les jours en été). En échange, la propriétaire du jardin prend ce qu’elle veut, quand elle veut. Pas de partage précis, pas de « calcul » précise la retraitée. Pour elle, le plus important est « la chaleur humaine, le contact« . Au fil du temps, une amitié intergénérationnelle se créée. Chacun se rend des services, toute l’année, au-delà du jardinage.

Quels sont les visages de l’agriculture d’aujourd’hui ? Pour les découvrir, cliquez sur un point, zoomez sur le territoire qui vous intéresse ou chercher la commune de votre choix avec la petite loupe. Bonnes balades au cœur du monde paysan.

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