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Élections américaines. Des élus républicains désavouent Trump après ses accusations de fraude électorale

Alors que ses chances de réélection s’estompaient à mesure que le dépouillement se poursuivait jeudi soir dans plusieurs États clés, le président républicain Donald Trump a lancé de vives attaques contre le processus démocratique américain. Suite à son allocution, plusieurs élus du Parti républicain ont dénoncé les propos du président sortant.

Donald Trump s’est posé jeudi soir, sans la moindre preuve, en victime d’une vaste fraude électorale, se disant vainqueur de l’élection présidentielle américaine. Les résultats de plus en plus favorables à son adversaire démocrate Joe Biden.

Isolé au sein de son propre parti dans sa croisade contre un « vol » du scrutin dont il serait la victime, le 45e président des États-Unis, fatigué, presque abattu, a donné le spectacle d’un dirigeant tentant de s’accrocher maladroitement au pouvoir au crépuscule de son mandat.

Les lieutenants et la famille du président ont lancé une campagne de désinformation pour persuader leurs troupes que des tricheries massives étaient en cours, notamment dans les États comme la Pennsylvanie qui sont gouvernés par des démocrates. Mais un certain fatalisme semblait gagner le camp républicain.

Karl Rove, ancienne éminence grise de George W. Bush, a noté sur son blog que « voler des centaines de milliers de voix signifierait un complot d’une ampleur digne d’un film de James Bond. C’est impossible ».

« Où sont les républicains ? »

Preuve de l’extrême solitude de Donald Trump, ses deux fils ont déploré l’absence totale de soutien de la part des ténors du parti. « Où sont les républicains ? Soyez courageux, battez-vous contre cette fraude », a lancé Eric Trump, sans susciter la moindre réaction notable au sein du Grand Old Party.

William Cogswell, un élu local républicain de l’Arizona a fait part de son embarras sur Twitter après la conférence de presse Donald Trump. Il dit avoir « honte » et être « embarrassé » par ce qu’il vient d’entendre de la bouche du président.

Mitt Romney, figure politique de l’Église mormone ouvertement anti-Trump, a déclaré sur son compte Twitter que « le comptage de chaque vote est au cœur de la démocratie ».
 

L’ancien sénateur d’Arizona Jeff Flake a lui estimé qu’« aucun républicain ne devrait accepter les propos du président » avant d’ajouter : « Inacceptable. Point barre. »

« Il n’y a aucune excuse pour les commentaires du président ce soir qui sapent notre processus démocratique », a tweeté le gouverneur du Maryland Larry Hogan, un critique fréquent de Trump. « Aucune élection ou personne n’est plus importante que notre démocratie. »

Sans nommer l’actuel locataire de la Maison-Blanche, le représentant de l’Illinois Adam Kinzinger a tweeté : « si vous avez des inquiétudes légitimes concernant une fraude, présentez des PREUVES et portez-les devant les tribunaux. ARRÊTEZ de répandre des informations erronées ». Puis il a ajouté : « Cela devient dingue ».

La charge la plus violente contre Donald Trump est venue d’un représentant local du Texas. Pour Will Hurd qu’« un président en exercice, sape notre système politique et remette en question la légalité des voix d’innombrables Américains sans preuve, n’est pas seulement dangereux ni mauvais, mais il ébranle également les fondations mêmes sur lesquelles cette nation a été construite. Chaque Américain devrait avoir son vote de comptabilisé. »

« L’Amérique est plus qu’un one-man show »

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a lui appelé les deux camps en lice pour l’élection présidentielle américaine à faire preuve de retenue jusqu’à ce que les résultats soient disponibles, ajoutant que la situation participait à alimenter les tensions.

« Quiconque continue de mettre de l’huile sur le feu dans une situation comme celle-ci agit de manière irresponsable », a déclaré le chef de la diplomatie allemande dans un entretien aux journaux du groupe Funke publié vendredi. « L’Amérique es

t plus qu’un one-man show », a-t-il ajouté, avec une rhétorique inhabituellement directe.

« C’est le moment de garder la tête froide jusqu’à ce qu’un résultat établi de manière indépendante soit disponible », a dit Maas, qui commentait pour la première fois l’élection préside


« Des perdants raisonnables sont plus importants pour le fonctionnement d’une démocratie que des vainqueurs radieux »
, a-t-il poursuivi.ntielle américaine opposant le président républicain sortant Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden.

MCD

 

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