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Livres jeunesse : cinq histoires pour parler aux enfants du climat sans les angoisser

Suivre les traces d’un ours polaire avec « Tout doux », appréhender la pollution dans les traces de « Madame Léopard » ou savoir alerter les adultes grâce à la fable « Albert au frigidaire »… Autant de manières d’aborder l’urgence climatique avec, toujours, une note d’espoir !

Elvire von Bardeleben , Clara Georges  et Frédéric Potet 

Comprendre la course du soleil

« Soleil », d’Anaïs Brunet. « Soleil », d’Anaïs Brunet.

Soleil, c’est le dernier-né d’une série d’ouvrages, publiés par Didier Jeunesse, de l’autrice et illustratrice Anaïs Brunet, qui portent chacun le nom d’un élément ou phénomène météorologique : après Neige (2021) et Orage (2022), voici donc venu un bel hommage à notre étoile préférée. Des enfants y jouent à travers des persiennes, plongent dans une piscine rafraîchissante, sont éblouis sous le soleil de midi… Le livre fonctionne comme ses prédécesseurs : des pages cartonnées au graphisme coloré, avec des éléments brillants en relief qui invitent les plus petits au toucher. C’est un apprentissage doux des trésors de notre climat. A venir en 2024, chez le même éditeur, Pluie.

« Soleil », d’Anaïs Brunet (Didier Jeunesse, 14 p., 12,90 €). Dès 1 an.

Adopter le bon coup de pédale

« Madame Léopard », de Natalia Shaloshvili. « Madame Léopard », de Natalia Shaloshvili.

Tout allait bien dans le meilleur des mondes, celui de Madame Léopard. Elle était chauffeuse de bus et transportait les animaux. Jusqu’au jour où une voiture noire pétaradante débarque. Les animaux, subjugués, se mettent à bouder les transports collectifs pour le confort de leurs nouvelles berlines. C’est le grand luxe. L’habitacle roi. Mais il faut agrandir la route ; couper les arbres ; et malgré cela, les automobilistes se retrouvent coincés dans d’abominables embouteillages, au milieu d’un air pollué. Saturée de CO2, inconsolable de son arbre, Madame Léopard finit par trouver une solution miracle : elle monte sur un vélo. Et tous les animaux font comme elle. De l’avantage d’être grégaire…

« Madame Léopard », de Natalia Shaloshvili, traduit du russe par Margaux Rochefort (Albin Michel Jeunesse, 48 p., 14,90 €). A paraître le 3 janvier 2024. Dès 3 ans.

Garder les yeux ouverts

« Débordés », de Mariajo Ilustrajo. « Débordés », de Mariajo Ilustrajo.

Le matin se lève sur la ville. Tout semble normal, sauf le niveau d’eau qui mouille les pieds des habitants – de charmants animaux. Un petit rongeur s’en inquiète, mais personne ne l’écoute, les autres « ne sont pas dérangés par un petit peu d’eau », « un bon prétexte pour enfiler de grosses bottes de pluie ». Le lion, la girafe ou le panda continuent de se rendre au travail, au musée, à l’école, de prendre les transports ; ils discutent ensemble de cette incoercible inondation qui les oblige peu à peu à porter des masques à oxygène, mais sans rien faire. De manière à la fois limpide et subtile, ce bel album en noir, blanc et bleu fait comprendre aux enfants le mécanisme de l’aveuglement collectif ; et rappelle fort justement la nécessité d’un effort partagé pour enrayer un processus déjà bien avancé.

« Débordés », de Mariajo Ilustrajo (Glénat Jeunesse, 38 p., 14,50 €). Dès 3 ans.

Ouvrir sa porte aux réfugiés climatiques

« Tout doux », de Gaëtan Dorémus. « Tout doux », de Gaëtan Dorémus.

Menacé par la fonte des glaces, l’ours polaire pourrait disparaître totalement d’ici une centaine d’années, d’après les scientifiques. Celui de Gaëtan Dorémus prend les devants. Une chaleur inhabituelle menace en effet son habitat, un igloo équipé du confort moderne. Pas le choix : l’animal – plus grand carnivore terrestre de notre planète – fait ses valises et s’en va rejoindre la ville la plus proche. La chance lui sourit : une ourse rousse lui ouvre sa porte, et bientôt son lit. Un ourson métis naîtra à la fin de cette fable amoureuse publiée en 2018, dans laquelle se reconnaîtront de nombreux exilés climatiques. Le recours à deux couleurs signifiantes – une chaude (le rouge) et une froide (le bleu) – initiera les plus jeunes aux nuances chromatiques.

« Tout doux », du Diois Gaëtan Dorémus (Le Rouergue, 40 p., 16 €). Dès 2 ans.

Se glisser dans la peau de Greta Thunberg

« Albert au frigidaire », d’Emmanuel Villin et Emilie Sandoval. « Albert au frigidaire », d’Emmanuel Villin et Emilie Sandoval.

Vous avez déjà eu l’impression de crier dans le vide ? C’est ce que vit la jeune Eléonore, lorsqu’un matin, elle tente de faire comprendre à ses parents qu’il y a un éléphant dans le frigo. Ils sont trop occupés à se disputer, à se raser, à croire qu’elle raconte n’importe quoi, bref : à ne pas la prendre au sérieux. Ce petit roman est une fable qui donne brièvement l’impression d’être dans la peau de Greta Thunberg, à répéter inlassablement les mêmes choses sensées à des adultes qui nous rient au nez. C’est très pénible et agaçant. Et à la fin, évidemment, tout le monde s’aperçoit qu’Eléonore avait raison. Si seulement…

« Albert au frigidaire », d’Emmanuel Villin, illustré par Emilie Sandoval (L’Ecole des loisirs, 60 p., 8 €). Dès 7 ans.

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