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Marche contre l’antisémitisme : 182.000 personnes dans toute la France selon le ministère de l’Intérieur…

Xavier Regnier

 

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris

L’ESSENTIEL

  • Organisée à l’appel des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, une marche contre l’antisémitisme reliera le palais Bourbon et celui du Luxembourg, à Paris, à partir de 15 heures.
  • L’ensemble des formations politiques ont été invitées.

« Je ne suis pas Juive mais je me sens Juive quand les Juifs sont attaqués, et je me sens Palestinienne quand les Palestiniens sont malmenés »

« On est tous des humains. Je ne suis pas Juive mais je me sens Juive quand les Juifs sont attaqués, et je me sens Palestinienne quand les Palestiniens sont malmenés. Je trouve que notre humanité doit dépasser ces identités-là. Il y a énormément d’Israéliens qui ont dénoncé la politique de Netanyahou, on ne peut pas assimiler une communauté à une politique de la même manière que si, demain, l’extrême droite, ou l’extrême gauche d’ailleurs, venaient à passer, on ne voudrait nous en tant que Français être assimilés à la politique du pays. Je suis prof de yoga et je pense que c’est fondamental d’être pour ce qui nous unit. Je suis pour la paix et pour la vie, je n’ai qu’un parti et c’est celui-là. Sur ma pancarte [planté en haut de son parapluie replié], j’ai mis du bleu pour Israël mais du vert aussi pour évoquer les pays de confession musulmane » dit Sylvia à notre journaliste Hélène Ménal, au rassemblement place du Capitole.

Fabrice, dans la marche parisienne

« Je suis ici car il faut être de toutes les causes humaines. Il faut être de tous ceux qui sont en danger. Il faut être du côté de tous ceux qui souffrent, de tous ceux qui ont peur. C’est légitime d’être attaché aux valeurs de l’universalisme, de la liberté, du droit de penser, du dialogue plutôt que de la violence. Ce sont toutes ces valeurs-là qui construisent la société. En tant que professeur d’histoire dans un collège, je sais qu’aujourd’hui il est difficile d’être dans une communauté et je sais que les violences montent, tout comme l’ignorance. L’incapacité à différencier grandit, les amalgames sont de plus en plus courants et donc les gens vont à des simplismes de la pensée. Pour eux, dès qu’on est dans un camp et pas dans le « bon camp », il faut aller à la violence et ce n’est pas possible pour moi ça », témoigne Fabrice, interrogé  dans le cortège parisien.

Plus de 70 rassemblements au total en France

Plus de 70 rassemblements ont été annoncés dimanche dans toute la France pour dire non à l’antisémitisme : paroles de politiques et manifestants entendues dans différentes villes. En plus de manifestations à Nice, Lyon ou Strasbourg, des marches se sont aussi organisées dans de plus petites villes. A Rouen, plus de 700 personnes, dont de nombreux élus, se sont réunies devant la mairie, selon la préfecture.

A Brest, environ 500 personnes se sont rassemblées devant l’Hôtel de Ville. « L’antisémitisme, la haine des juifs, pouvant conduire aux pires crimes contre l’humanité, n’est pas un détail de l’Histoire », a déclaré le maire PS François Cuillandre, devant une foule rassemblée sous la pluie. « Cette haine, qu’elle soit dirigée contre nos compatriotes de confession juive ou de confession musulmane, n’a aucune place dans notre République.

Selon les autorités locales, les manifestants étaient près de 7 500 à Marseille, 3 000 à Nice et à Lyon. Les cortèges se sont déroulés pour l’essentiel dans le calme.

Plus de 182 000 personnes ont défilé contre l’antisémitisme en France

Plus de 182 000 personnes ont défilé dimanche après-midi contre l’antisémitisme en France, dont 105 000 à Paris, a-t-on appris auprès du ministère de l’intérieur et de la Préfecture de police. A 17 h 30, 110 mobilisations (hors Paris) avaient mobilisé 77 560 personnes, a précisé le ministère. « Aucun incident notable » n’est à déplorer, a informé la Place Beauvau.

En dehors de la capitale, les actions les plus importantes :

  • Marseille : 7 500 personnes
  • Strasbourg : 5 000 personnes
  • Grenoble : 3 700 personnes
  • Bordeaux : 3 500 personnes
  • Nice et Lyon : 3 000 personnes
  • Nantes et La Rochelle : 2 000 personnes.

Ce qu’il faut savoir sur la marche contre l’antisémitisme

  • A Paris, la marche est parti de l’esplanade des Invalides et relie le Quai d’Orsay au Luxembourg, à partir de 15 heures.
  • Outre la marche parisienne, l’Association des maires de France a par ailleurs appelé à des rassemblements « devant chaque préfecture de département ».
  • « Pour la République, contre l’antisémitisme » : c’est derrière une banderole avec cette inscription que les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, mènent le cortège.
  • La présence de la première ministre, Elisabeth Borne, a été confirmée, mais Emmanuel Macron n’y participera pas. Les anciens présidents de la République François Hollande et Nicolas Sarkozy ainsi que d’anciens premiers ministres comme Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, ou Edouard Philippe, sont présents.
  • Les partis socialiste, communiste et écologiste participent à la marche, mais en mettant en place « un cordon républicain » pour ne pas se mêler à l’extrême droite dont des membres, comme Eric Zemmour, sont présents.
  • Des députés membres de LFI contestataires de Jean-Luc Mélenchon, comme François Ruffin et Alexis Corbière, ont déclaré qu’ils se rendraient dimanche à une manifestation à Strasbourg.

Plus de 182 000 personnes ont défilé contre l’antisémitisme en France

Plus de 182 000 personnes ont défilé dimanche après-midi contre l’antisémitisme en France, dont 105 000 à Paris, a-t-on appris auprès du ministère de l’intérieur et de la Préfecture de police. A 17 h 30, 110 mobilisations (hors Paris) avaient mobilisé 77 560 personnes, a précisé le ministère. « Aucun incident notable » n’est à déplorer, a informé la Place Beauvau.

En dehors de la capitale, les actions les plus importantes :

  • Marseille : 7 500 personnes
  • Strasbourg : 5 000 personnes
  • Grenoble : 3 700 personnes
  • Bordeaux : 3 500 personnes
  • Nice et Lyon : 3 000 personnes
  • Nantes et La Rochelle : 2 000 personnes.

Pour Jean-Marc Dumontet, marcher « c’est un très grand pouvoir quand on est nombreux à le faire »

Pour Jean-Marc Dumontet, directeur de salles de spectacle et ami du chef de l’Etat, qui remonte le boulevard Saint-Germain, « la République est quelque chose qui se reconduit tous les jours ». « C’est important de réaffirmer ses valeurs », dit-il, observant que, dans les Etats illibéraux, « très souvent, la communauté juive est malmenée ».

Marcher, « c’est un tout petit pouvoir, mais c’est un très grand pouvoir quand on est nombreux à le faire », veut-il croire.
L’entrepreneur dénonce la « mascarade » que représente la présence du Rassemblement national dans cette manifestation. « Il faut que la communauté juive puisse compter sur ses vrais amis, ils ne vont pas réussir à empêcher notre solidarité », ajoute-t-il.

Thierry Marx marche « contre l’antisémitisme » et ne veut pas « tout mélanger »

Le chef cuisinier Thierry Marx veut que « Si, en tant que citoyen, on se sent impliqué, on doit être là », résume-t-il simplement. Il décrit une France « fracturée », mais marche aujourd’hui « contre l’antisémitisme » et ne veut pas « tout mélanger », notamment les victimes civiles de Gaza.

Elie Chouraqui : « La lutte contre l’antisémitisme, ce n’est pas une cause politique, c’est une cause humaniste »

Minuscules dans la foule du boulevard Saint-Germain, deux mamies trottinent en se tenant par le bras. Elles sont à la fête : elles ont vu les présentateurs de France 2 « William Leymergie et Sophie Davant », et montrent du doigt le réalisateur Elie Chouraqui, un peu plus loin.

Ce dernier confie « Tous ceux qui veulent manifester contre l’antisémitisme sont les bienvenus. La lutte contre l’antisémitisme, ce n’est pas une cause politique, c’est une cause humaniste, universelle », estime-t-il.

Le cinéaste dit marcher « pour tous ceux qui souffrent », y compris les civils de Gaza. « Mais quel pays démocratique n’aurait pas réagi après une attaque comme celle du 7 octobre ?  », interroge-t-il.

« La présence du RN m’énerve. C’est de la récupération politique et électorale », affirme la comédienne Gwendoline Hamon

« Je ne suis pas juive, mais les actes antisémites sont inadmissibles dans notre pays. Ce n’est pas la France à moi et je comprends qu’ils aient peur », s’indigne Gwendoline Hamon, comédienne, interrogée dans le cortège parisien.

« L’autre jour, j’ai vu une altercation entre un automobiliste et une femme à vélo. Il lui a dit : “Toi, je me souviendrai de ta gueule, t’as une tête de juive !” C’est intolérable. J’ai mal au ventre pour ces gens-là. »

« La présence du RN m’énerve. C’est de la récupération politique et électorale. Mais on ne va pas les laisser récupérer une cause qui n’est pas la leur. Ce qui est angoissant, c’est le manque de culture, l’ignorance des jeunes. L’un d’eux m’a dit : “Ah, tu vas manifester avec des racistes !” Il y a un gros problème de discernement. »

« Lamentable ! Ils sont obligés de se planquer ! »

Le cortège du parti à la flamme, qui clôt la marche, tranche avec le reste d’un cortège désorganisé et bon enfant, suscitant parfois quelques réprobations. Aux passants qui s’interrogent, le service de sécurité du Rassemblement national (RN) explique qu’arrivent « les élus », sans préciser lesquels.

« Lamentable ! Ils sont obligés de se planquer ! », crie à leur intention Marianne Lew. Elle s’explique : « Ils viennent avec leur écharpe, alors qu’il y a des gens de partout, qui défilent peu importe leur vote, juge cette proviseure de collège de 62 ans. Ils sont massés pour créer une force. Ils n’acceptent pas l’idée que leurs opinions politiques deviennent secondaires. Individuellement, leur présence ne m’est pas insupportable, mais ce qu’ils représentent dans ce mouvement de solidarité ne l’est pas. »

Erwan Barbe, consultant informatique de 62 ans, se dit, lui aussi, gêné par la dimension du service d’ordre. « Leur présence anonyme, pourquoi pas. Mais leur présence avec le pire que l’on peut avoir de la représentation de l’extrême droite, cela me sidère. Ils veulent déjà faire leur loi alors qu’ils devraient se faire discrets. »

Côté RN, on se félicite que la manifestation se soit déroulée sans démonstration d’hostilité organisée, hormis celle du Golem, à son arrivée. « On est 88 députés et Marine a fait 12 millions de voix, on ne peut plus nous exclure », se félicite le député de Loir-et-Cher Roger Chudeau. « On est un bloc et avec notre écharpe car cela reste une manifestation politique. Et tout parti politique vilipendé a tendance à resserrer les rangs. »

 

A Paris, le 12 novembre 2023.

A Paris, le 12 novembre 2023.

Selon la Préfecture de police, 105 000 personnes ont défilé à Paris

Selon les autorités locales, les manifestants étaient près de 7 500 à Marseille, 3 000 à Nice et à Lyon. Les cortèges se sont déroulés pour l’essentiel dans le calme.

« C’est une évidence : je suis là parce que je suis juive, française, parce que ce qui se passe n’est pas acceptable »

Emilie, petit bout de femme de 45 ans, a les larmes aux yeux dès qu’on aborde la raison de sa présence dans cette marche. « C’est une évidence : je suis là parce que je suis juive, française, parce que ce qui se passe n’est pas acceptable. Il n’y a pas à mélanger le conflit au Proche-Orient et les juifs de France », dit-elle dans un souffle.

La présence du Rassemblement national l’a interloquée un moment, puis elle a décidé de venir quand même : « Le combat qu’on mène est plus important que ça. Mais c’est scandaleux qu’ils soient là. L’essence de leur parti, c’est la haine. » Emilie en veut au président de la République, absent. « Franchement, il aurait pu se montrer. Ça lui aurait permis d’apporter son soutien à tout le monde, pas seulement aux Palestiniens ! »

« Oh ! quelle horreur, c’est le RN ! »

Peu de manifestants expriment leur refus de la présence lepéniste, la plupart préférant fuir le cortège du Rassemblement national (RN). « Oh ! quelle horreur, c’est le RN ! », s’exclame Caroline, 70 ans, intimant à son mari d’aller défiler plus loin. « Leur présence ne m’enchante pas. Ils sont là mais je préférerais qu’ils n’y soient pas. En tout cas, je ne défilerai pas derrière eux. »

« On n’a pas très envie d’être sur la photo, on va aller ailleurs », dit un homme d’âge mûr qui ne souhaite pas être identifié. A force de perdre des grappes de manifestants, la petite troupe est réduite à 200 personnes, comptant une quarantaine de députés en première ligne. Derrière eux stationnent des assistants parlementaires et militants. Le ban et l’arrière-ban du service de sécurité du RN, l’intimidant DPS, ont été mobilisés, confie un militant, afin de parer tout imprévu. Ses membres gardent un œil attentif sur ceux du Golem, ce collectif de juifs de gauche qui a perturbé leur arrivée et a été depuis dispersé.

Sur les trottoirs, les rares manifestations de soutien et d’opposition, à parts égales, suscite des débats entre les manifestants sur la légitimité des héritiers de Jean-Marie Le Pen à défiler ici. A l’occasion, des membres de la Ligue de défense juive, groupuscule extrémiste ayant de longue date des liens avec le Front national, clament quelques mots de soutien.

Vartan, d’origine arménienne et dont l’épouse est de confession juive : « Pour nous, c’est la double peine »

L’émotion étreint Vartan Kaladjian, 80 ans, quand on lui demande pourquoi il est important de manifester pour lui. Il est d’origine arménienne, sa femme est de confession juive, et il a de la famille en France, en Israël et en Arménie. « Pour nous, c’est la double peine », dit-il, les larmes aux yeux.

Vartan, né en France, a été « nat-sen », sans nationalité, jusqu’à l’âge de 21 ans. Lorsqu’il est sorti du commissariat avec ses papiers, sa mère lui a dit : « Ça y est, on est chez nous. » L’homme ne peut retenir ses larmes.

Pour lui, manifester est important parce que « si on laisse faire, il y aura beaucoup d’attentats ».

 

Des membres du collectif Golem tentent d’empêcher le cortège du Rassemblement national d’avancer, à Paris, dimanche 12 novembre.

Des membres du collectif Golem tentent d’empêcher le cortège du Rassemblement national d’avancer, à Paris, dimanche 12 novembre.

Monica, 60 ans, mobilisée contre « l’indifférence, la lassitude et l’impuissance »

Monica, 60 ans, ne marche pas. Elle est debout contre un mur et regarde les gens passer avec une petite pancarte dont elle espère vivement qu’elle attirera leur attention. Dessus, une citation du psychiatre et penseur de la décolonisation martiniquais Frantz Fanon. Aux citoyens français noirs, il disait : « Quand vous entendez dire du mal des juifs, dressez l’oreille, on parle de vous. »

« C’est exactement ce que je pense aussi », déclare la dame qui, elle sans confession, s’est rendu compte ces dernières semaines que les « juifs de France se sentaient bien seuls ». « Je suis contente de voir aujourd’hui avec le monde qu’ils sont moins seuls qu’ils ne pensaient », dit-elle. La manifestante explique être là contre « l’indifférence, la lassitude et l’impuissance ».

Albert, ingénieur, affiche, lui, sur sa pancarte : « J’ai mal à ma gauche. Merci Mélenchon ! ». Il explique se sentir « trahi » par sa « famille de gauche » et demande : « Où sont les wokes ?  », les accusant de réserver leur soutien à la seule cause palestinienne, au mépris du combat contre l’antisémitisme. Un clivage qui s’étend jusque dans sa véritable famille : sa fille, qui vote Mélenchon, n’est pas venue défiler à ses côtés aujourd’hui.

A gauche : Claude, 73 ans « l’antisemitisme concerne tout le monde, on ne peut pas ne pas réagir ». A droite : Muriel 57 ans « je suis avant tout française et c’est une marche citoyenne qui doit concerner tout le monde »

A gauche : Claude, 73 ans « l’antisémitisme concerne tout le monde, on ne peut pas ne pas réagir ». A droite : Muriel 57 ans « je suis avant tout française et c’est une marche citoyenne qui doit concerner tout le monde »

« Il faut montrer aux juifs de France qu’ils ne sont pas seuls »

Marc, 75 ans, et Geneviève, 65 ans, sont venus « exprès des Yvelines » pour, disent-ils, « défendre la République ». Le couple est multiconfessionnel : lui est protestant et elle catholique. « Il faut montrer aux juifs de France qu’ils ne sont pas seuls. Personne ne doit être stigmatisé pour sa religion ou ses croyances », considère le couple.

« Quand on était plus jeunes, c’était différent, on vivait tous en bonne entente », regrette Geneviève. Pour le couple, il fallait venir, quelles que soient les forces politiques en présence. « Il faut que tout le monde soit uni pour la France. » Si elle ne vote pas pour le Rassemblement national, Geneviève juge que le parti a changé et que tout le monde évolue. Le couple, comme le reste des manifestants, avance très lentement.

Derrière eux, une jeune femme plaisante avec ses amies : « Ce n’est pas une marche, c’est un sit-in. (…) C’est pénible pour nous, mais ça montre qu’il y a du monde et c’est bien. »

« La CFDT s’associe à cet appel citoyen pour dénoncer l’antisémitisme », dit Marylise Léon, la secrétaire générale de la Confédération, interrogée dans le cortège parisien. « Ça fait partie des fondamentaux et du vivre-ensemble que de respecter les individus, quelle que soit leur croyance religieuse. »

« La recrudescence des actes antisémites qu’on observe aujourd’hui dans notre pays va à l’inverse de ce que la CFDT défend, des valeurs qu’elle porte. Ils n’ont pas leur place ni dans la société ni dans les entreprises », poursuit-elle.

« Je n’ai pas de commentaire à faire sur les formations politiques qui sont absentes aujourd’hui. J’en ai, en revanche, à l’encontre de certaines de celles qui sont là. C’est indécent que l’extrême droite s’invite dans le cortège. Elle n’y a pas sa place. Il n’était pas entendable de leur laisser la rue, de leur laisser l’espace. C’est important qu’on soit là pour défendre la lutte contre l’antisémitisme, sachant qu’il y a des partis politiques qui sont plus dans la manipulation que dans la sincérité de leur discours. »

Plus de 70 rassemblements contre l’antisémitisme recensés en France

  • A Paris, plusieurs dizaines de milliers de personnes, dont un grand nombre de responsables politiques manifestent contre l’antisémitisme. Des représentants des cultes, plusieurs anciens chefs de gouvernement et de nombreux ministres étaient également aux avant-postes du défilé, plusieurs centaines de mètres en amont des milliers de participants regroupés sur l’esplanade des Invalides.
  • A Nice, près de 3 000 personnes, selon la police, ont participé en fin de matinée sur le bord de mer à un « grand rassemblement pour la République et contre l’antisémitisme », à l’appel du maire LR de la ville, Christian Estrosi, et de l’antenne locale du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). Un autre rassemblement, à l’appel de l’Association des maires de France, était attendu dans l’après-midi dans le Vieux-Nice.
  • A Rouen, plus de 700 personnes, dont de nombreux élus, se sont réunies devant la mairie, selon la préfecture. « Quand l’antisémitisme resurgit, c’est une menace pour la République tout entière. Mais il y a une menace plus grande encore : c’est notre silence et notre indifférence », a déclaré le maire PS de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, estimant que « participer à ce rassemblement (…) est une obligation morale et citoyenne pour toutes celles et ceux qui refusent la haine de l’autre ».
  • A Brest, environ 500 personnes se sont rassemblées devant l’hôtel de ville, a constaté un journaliste. « L’antisémitisme, la haine des juifs, pouvant conduire aux pires crimes contre l’humanité, n’est pas un détail de l’histoire », a déclaré le maire PS de la ville, François Cuillandre, devant une foule rassemblée sous la pluie.
  • A Strasbourg, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dimanche matin, dont plusieurs députés LFI venus de Paris. Sur une « idée » lancée par François Ruffin et Alexis Corbière, plusieurs élus « insoumis », comme Clémentine Autain ou Raquel Garrido, ont répondu à l’appel du député LFI de Strasbourg Emmanuel Fernandes de défiler à cette manifestation organisée par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), où le Rassemblement national n’était pas le bienvenu. Le député de la Somme François Ruffin a plaidé pour un « moment de dignité, de gravité » et demandé de laisser de côté « au moins pendant vingt-quatre heures, toutes les polémiques ».
  • A Lyon, plus de 3 000 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées place Bellecour, sous une légère pluie, devant la statue du Veilleur de pierre, mémorial de la Résistance française à l’occupation nazie. « Nous devons être à la hauteur » de la formule du général de Gaulle qui a fait de Lyon la « capitale de la Résistance », a déclaré le maire écologiste de la ville, Grégory Doucet, en affirmant « notre rejet de la haine de l’autre, de la haine du juif » et de « toute forme de racisme ». « Notre ville, c’est une ville humaniste, ouverte », a plaidé la députée Renaissance Anne Brugnera, à l’initiative du rassemblement.

APPIS et MCD et TdG et 20minutes

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