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Consommation, nucléaire, sobriété… les citoyens appelés à donner leur avis sur la politique énergétique

Suite au Dialogue de Montoison-en-Biovallée sur « Nucléaire, Stop ou encore ? »… autour de Antoine de Ravignan (Alternatives économiques ) , Jean Louis Virat (Laboratoire de la Transition ) et Hubert Remillieux (SAS-ACOPREV ) et plus de 30 citoyennes et citoyens, nous poursuivons cette « participation/consultation/proposition »  sur ce sujet qui engage sur des centaine d’années notre société, voire notre civilisation. MCD

Le gouvernement a lancé une « large concertation » sur le sujet alors que s’ouvre un débat public sur le nouveau programme nucléaire d’EDF.

Le pont des turbines du réacteur nucléaire de troisième génération du projet de réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, en Normandie, le 14 juin 2022.

 Le pont des turbines du réacteur nucléaire de troisième génération du projet de réacteur pressurisé européen (EPR) de Flamanville, en Normandie, le 14 juin 2022. 

Débat public, concertation, consultation… Les citoyens seront largement invités à exprimer leur opinion sur les choix énergétiques de la France au cours des prochains mois, avant que les parlementaires ne débattent, à leur tour, de la première loi de programmation quinquennale sur l’énergie et le climat. Ce texte constituera l’une des briques principales de la prochaine feuille de route du pays pour atteindre la neutralité carbone en 2050, qui doit être adoptée en 2024.

Promise par le président de la République lors de son discours de Belfort, en février, une « large concertation nationale sur le système énergétique de demain » a été amorcée le 20 octobre par le gouvernement. Trois thèmes sont soumis à discussion : comment faire évoluer la consommation d’énergie, quels moyens de production sont nécessaires, et comment faut-il planifier et financer la transition. Les citoyens sont appelés à donner leur avis par le biais d’une plate-forme Internet et à l’occasion de réunions publiques organisées un peu partout en France d’ici au 31 décembre. En janvier, un Forum des jeunesses réunira également, pendant quatre jours, deux cents jeunes âgés de 18 à 35 ans tirés au sort. « Quatre jours de débat, cela risque d’être un peu court, mais ce forum est quand même une très bonne nouvelle, car les jeunes seront les plus concernés par ces choix de long terme, salue David Glotin, au nom des associations Déclic et Pour un réveil écologique. Il sera en revanche important que tous les jeunes soient écoutés, et pas seulement ceux des grandes écoles. »

En parallèle de cette consultation s’ouvre, jeudi 27 octobre, un débat public sur le projet de construction par EDF de six nouveaux réacteurs nucléaires, dont les deux premiers pourraient être implantés à Penly (Seine-Maritime), sur le site de la centrale déjà existante. A la demande du gouvernement, EDF étudie depuis plusieurs années la possibilité de construire trois paires d’EPR2, et le président de la République, Emmanuel Macron, a confirmé, à Belfort, son intention de mettre en place rapidement la construction de ces nouvelles unités. Est-il nécessaire de relancer la filière nucléaire, quel retour d’expérience peut-on tirer de la construction de l’EPR de Flamanville (Manche), quelles conséquences aura le projet pour le territoire de Penly… Dix grands thèmes ont été retenus par la Commission nationale du débat public (CNDP), qui pilote ce débat et organisera, pendant quatre mois, des réunions en ligne, en Seine-Maritime, mais plus largement partout en France.

« Atelier citoyen »

Le 21 octobre, une troisième plate-forme participative, portant cette fois plus précisément sur l’évolution des modes de vie vers la sobriété, a été mise en ligne par le Conseil économique, social et environnemental. Après avoir recueilli des avis au moyen d’Internet, l’instance chargée de conseiller le gouvernement et le Parlement dans l’élaboration des politiques publiques devrait organiser un « atelier citoyen » pour formaliser des propositions.

A quel point la population va-t-elle se mobiliser pour participer à ces consultations, dont les coûts d’organisation sont régulièrement décriés ? Et de quelle manière ce qu’elle aura dit sera ensuite pris en compte par les parlementaires et par le gouvernement ? Concernant le nucléaire en particulier, la CNDP a souligné, dans un bilan de onze débats publié en février, que les Français exprimaient « un sentiment constant » que les décisions étaient prises « sans tenir compte de la parole citoyenne ».

A l’issue de la concertation nationale, le gouvernement s’est engagé à rédiger un « rapport de réponses » aux conclusions qui seront formulées par les « garants » des échanges – des membres de la CNDP. Ces réponses seront ensuite versées au débat parlementaire. « Nous allons attendre avec impatience ce rapport dans lequel le gouvernement va dire ce qu’il retient du débat, explique David Glotin. Nous préférons qu’il soit transparent sur ce qu’il retient plutôt que de donner de faux espoirs en disant que tout sera repris sans filtre », comme cela avait été le cas lors de la convention citoyenne pour le climat.

Le ministère de la transition énergétique a par ailleurs confirmé un « décalage » du calendrier : alors que le nouveau texte de programmation sur l’énergie et le climat aurait dû être adopté avant le 1er juillet 2023, le débat au Parlement n’aura pas lieu avant le deuxième semestre de 2023. Un retard qui risque de se répercuter sur l’adoption de la stratégie nationale bas carbone, de la programmation pluriannuelle de l’énergie et de la stratégie française énergie climat, qui découleront de cette loi. Autant de textes qui définiront la manière dont la France entend sortir au plus vite des énergies fossiles.

Perrine Mouterde

« Nucléaire Stop ou encore ? », salle de la mairie à Montoison ce samedi 29ocobre 2022.

Jean-Marc Bouvier, maire de Montoison, accueille des intervenants. 

Antoine de Ravignan, Rédacteur en chef adjoint, Environnement à Alternatives Economiques  (depuis 2014). Journaliste à Alternatives économiques. Intervenant.

Jean Louis Virat, Pt du Laboratoire de la transition, organisateur et animateur.

Hubert Remillieux, technicien et responsable de SAS-ACOPREV, centrale villageoise de la vallée de Quint.

32 présents… (   Journal Le Crestois, Ecologie au quotidien, Biovallée, Sortir du Nucléaire 26-07,  etc…) + 10 participants en  vidéo Zoom.

Intro : JLV : Réunion pionnière tant sur un sujet brulant du nucléaire que sur une première réunion des Amis de Alternatives économiques en Drôme Ardèche et constitution de ce Groupe local.

Sens et Objectif : Curiosité et comprendre. Avec des personnes qui pensent différemment. Ouverture et absence d’idées toutes faites.

Antoine de Ravignan : Sujet énergétique, économique, écologique, etc… Complexe où règne une certaine opacité.

Le livre de départ : Nucléaire : stop ou encore ? d’Antoine de Ravignan, Préface d’Alain Grandjean. En partenariat avec l’Institut Veblen. Les Petits Matins, 2022, 336 pages, 17 €. Dédicacé ce jour.

«  Antoine de Ravignan ne fait pas mystère de son propre choix : le nucléaire, c’est stop ! En cause selon l’auteur : les délais entre une décision du gouvernement et la mise en production d’une centrale (de l’ordre de quinze ans), trop longs par rapport aux engagements climatiques qui ont été pris. Mais il pointe surtout les risques opérationnels et financiers, la gestion des déchets, auxquels il consacre une analyse fouillée, et le manque de fiabilité des intervenants français (parmi lesquels EDF, Areva et Le Creusot) sur des sujets aussi variés que les coûts, la conduite de projet, le sérieux du travail (comme la qualité des soudures) ou encore le manque d’effectifs qualifiés. On lit également en filigrane la critique des politiques, pour le manque de sérieux dont ils ont fait preuve en étant incapables de mener à bien une réflexion à long terme et un engagement dans la durée. L’exposé est clair, bien documenté sur la base de nombreux documents (publics et associatifs) et d’une expérience d’un demi-siècle. Si les problèmes que pose le nucléaire apparaissent ainsi sous un jour cru, il n’en va pas de même pour les énergies renouvelables. Les objections usuelles sont rapidement balayées. Les risques qui pèsent sur l’extraction massive des matières premières, sur le stockage de l’énergie intermittente (par exemple, via l’hydrogène) ou sur les incendies de batteries sont à peine évoqués. Mais, quels que soient les modes de production, seul un effort majeur en termes d’efficacité et de sobriété énergétiques permettra d’atteindre les objectifs climatiques dans les délais ».

Interventions :

Antoine de Ravignan : je suis parti de études sur les transitions énergétiques de :

RTE ( https://www.rte-france.com/accelerer-transition-energetique )

 L’Adème  (https://www.ademe.fr/les-defis-de-la-transition/energies/)

Négawatt (https://negawatt.org/Transition-energetique-2017-2025)

Global change  (https://www.globalchange.gov/ ) et (MEC666 – Climate Change and Energy Transition (2022-2023)

Le choix du dé-carboné

Souvent des sources gouvernementales, expertes, argumentées (et non militantes) pour toucher tout le monde, écrits pour non convaincus (pro ou anti) et des non-spécialistes…

Nous héritions d’un parc ancien, et il s’agit de la renouveler ou pas ? Il est en fin de course.

Les discours (nov 2022) du président de la république donnent « son avis » mais les procédures sont plus complexes et longues. Saisie de la CNDP, débat et vote de la loi au parlement en 2023,  Loi « énergie climat »  dans la foulée, etc… Et les constructions mettent 15 ans pour voir le jour ! A ce jour aucun débat global sur le nucléaire.  Seulement sur des actions ponctuelles : Flamanville ou enfouissements des déchets Cigeo (https://www.cigeo.gouv.fr/ ). En 2019 la loi est promulguée sans consultation et des rajouts sont imposés.

Aujourd’hui le choix de saisir la CNDP (  https://www.debatpublic.fr/  )  et (https://www.debatpublic.fr/nouveaux-reacteurs-nucleaires-et-projet-penly ) est une bonne chose…même si…

Consultation sur la construction de 6 réacteurs.

Nous sommes toutes et tous invité aux 10 débats en présence ou en ligne pendant 4 mois. Plus de s Cahiers d’acteurs. Chacun peut envoyer sa contribution.

Mes 5  constats et visions :

  • ne pas réduire les données : le nucléaire c’est 67% de l’électricité. L’électricité c’est 27% de l’Energie. Le nucléaire c’est 18% de de notre énergie finale.
  • La sobriété conduit à des économies d’énergie. La sobriété doit être décarboné. Elle est obligée quelque soient le choix des énergies.
  • Si il y a relance du nucléaire, il a obligation des renouvelables aussi. Le nucléaire ne suffira pas  à une transition. Même RTE avoue qu’en 2050 il faudra 50% de renouvelable.
  • Un mix énergétique n’a pas besoin du nucléaire. L’Eolien et photovoltaïque en 2050 sont pour l’électricité possible. Et pas plus cher que le nucléaire (+ou- 20%). ITER et Flamanville-EPR ont pris 12 ans de retard et ne marchent pas. Les renouvelables marchent immédiatement. Et le cout de l’électricité renouvelable est autour de 40€ le MWh alors que le nucléaire autour de 180€  le MWh en couts globaux et gestion (Avec déchets et démantèlement. Sans les accidents).
  • Enjeux démocratique. Aujourd’hui le gouvernement a le choix. Mais dépendance à l’uranium pour 100 ans au Kazakhstan (36% de la production mondiale), au Canada (16,75%), au Niger (7,97%) ou l’Australie (10,96%). Ré-ouvrir des mines en France ?

Questions du Public

Les aléas  politiques: «  (3 mandatures pour un cap énergétique), industriels, économiques (14 EPR en 2050 est impossible industriellement), financiers (EDF est en déficit sur le parc ancien). Si les renouvelables ont besoin d’un coup de pouce public au démarrage, ensuite cela devient rentable et peut avoir le soutien des citoyens (Voire expérience de ACOPREV en vallée de Quint). Il est impossible au nucléaire d’avoir un investissement citoyens. Le nucléaire ne se financera jamais.

Déjà des accidents

Le nucléaire  va devoir faire face tant à la baisse des fleuves (Rhône en 2022) et donc des problèmes de refroidissement, qu’à la montée des eaux en bord de mer. « Lors de la tempête qui frappe alors la France, les parties basses des tranches 1 et 2, et dans une moindre mesure les tranches 3 et 4 de la centrale nucléaire du Blayais-Gironde sont inondées, forçant l’arrêt de trois de ses quatre réacteurs en 1999), tout cela du au changements climatique.. Et des fuites régulières dans les nappes phréatiques (Une fuite de 6,25 m3 de produits radioactifs a été constatée sur le site nucléaire du Tricastin, à la SOCATRI, filiale d’AREVA, avec 12 g d’uranium par litre soit 75 kg à Tricastin en 2008). Comme les risques impensés d’accident volontaires ou pas ( Usine de retraitement de La Hague : Incendie de déchets radioactifs dans un silo de stockage en 1981). Les accidents nucléaires les plus graves en France (niveau 4) ont eu lieu à la centrale de St-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher) en octobre 1969 et en mars 1980. Dans les deux cas, des combustibles ont fusionné dans un des réacteurs de la centrale. D’autres accidents nucléaires aussi graves ont été évités de justesse dans d’autres centrales.  En 1998, un des réacteurs de la centrale de Civaux (Vienne) a perdu son réfrigérant à la suite d’une rupture de canalisation ».

Autres Questions :

Part du Chauffage dans la consommation d’électricité ? : « pas de réponse »

La vie en 1960 était-elle si terrible ? :  «  Alors la consommation nucléaire dérisoire »

Thorium ? : « On n’a pas le temps de ce type de transition ! »

Planification obligée ?  : »Sans doute ! »

Le zéro accident n’existe plus en France. L’ASN a toujours dit que le risque Zéro n’existe pas … : « Et la « probabilité faible » ! L’histoire du nucléaire dans le monde est ponctuée d’accidents. Une « échelle internationale des événements nucléaires » les classe, en fonction de leur gravité, de 0 à 7 : écart (niveau 0), anomalie (niveau 1), incident (niveaux 2 et 3), accident (de 4 à 7). Les accidents les plus graves jamais enregistrés sont ceux de Tchernobyl (26 avril 1986) et de Fukushima (11 mars 2011). Ils étaient de niveau 7. Mais d’autres accidents ont eu lieu aux États-Unis et au Royaume-Uni par exemple. »

Accepter l’idée de l’accident ? Les énergies renouvelables posent le problème de l’artificialisation des terres, forêts, nature, etc… soit 500 hectares par an pendant 30 ans. :  « Sommes-nous capable de l’accepter ?  Sachant qu’actuellement 25 000 hectares partent annuellement à l’artificialisation : aéroports, zones industrielles et commerciales, urbanisation, équipements sportifs ou de loisirs, les réseaux de transport, les parkings ou encore les mines et décharges ». 

Lien avec l’atome militaire ? « Lié !  »

Notes de Claudede MCD (sans l’intervention de SAS-ACOPREV )

 

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