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MOBITER Europe 2022-2027 : un projet novateur (et d’autres) à construire ensemble

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Résumé de la réunion en visio du 13 juillet 2022 (le nom du projet est provisoire)[1]

Cette note est rédigée à l’initiative conjointe du Laboratoire de la Transition et de l’association Ecologie au Quotidien, associations reconnues d’intérêt général, qui militent pour une écologies volontariste et en particulier pour l’adoption de modes de vie sobres et conviviaux. A l’actif d’Ecologie au Quotidien : les « Rencontres de Die et de la Biovallée » qui réunit depuis 21 ans deux à trois mille personnes, « Sous les arbres rejoignons nous » qui a conduit à planter plus de 3 000 arbres sur 110 sites en deux ans, ainsi que de nombreuses autres initiatives qui valent à l’association une légitime reconnaissance. A l’actif actuellement du Laboratoire de la Transition « les forums jeunes pour un futur désirable, écologique et solidaire », premiers pas depuis 2021 dans le projet MOBITER (mobilisation territoriale pour un futur désirable).

Fortes de la réussite de ces projets, les deux associations vont unir une partie de leurs capacités au service d’un projet novateur à dimension européenne de cinq années.

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Un projet doublement ou triplement novateur

Ce projet prend appui sur la charte des droits fondamentaux de l’UE (Engagement et participation des citoyens, droits et égalité, paix et mémoire, etc. ) en apportant la dimension « humanisante » inspirée des principes convivialistes [2]qui seront succinctement décrits ci-dessous.

Ce projet souhaite faire émerger des modes de vie qui fassent envie, aussi sobres que possible, privilégiant la convivialité, le lien social, l’entraide et donc le « local » … en faveur par conséquent d’une consommation moins matérielle, réduisant les gaz à effet de serre et les dégradations de la biodiversité et favorisant à la fois le bien vivre, le vivre et travailler ensemble, et facilitant les fins de mois.

Il s’agit d’un choix pour ce que nous appelons la « sobriéthique », en quelque sorte une sobriété choisie face à cette sobriété subie qui ne veut pas renoncer à nos façons de vivre insoutenables et démesurées. En d’autres termes passer des comportements défensifs auxquels nous allons être contraints à des choix de vie mobilisateurs des énergies et de l’épargne.

Ce projet privilégie l’implication des personnes dans des expérimentations pratiques de modes de vie nouveaux et désirables qui peuvent créer consensus social et lien social. En outre, nous pensons que c’est au niveau local que s’applique le mieux le principe de « coopération conditionnelle » (« je fais des efforts si les autres en font aussi »), avec notre espoir de l’étendre à de plus larges portions de territoires. De même c’est sans doute par le niveau local que l’on peut déjà surmonter ce problématique mécanisme de « dévalorisation temporelle » (« plus un avantage est éloigné dans le temps, moins il a de valeur pour notre cerveau » explique le journaliste des neurosciences Sébastien Bohler). Et ainsi motiver, « associer les plus jeunes » en demande de concret et d’immédiateté.

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C’est dire l’importance du « trouple » dont il est question maintenant.

Ce projet repose sur un « trouple d’avenir » [3] : d’une part, les associations (et plus largement l’ESS) ont un rôle clé à jouer pour les imaginations/expérimentations innovantes mais manquent cruellement de moyens matériels et financiers. D’une autre part, les municipalités et collectivités locales disposent d’infrastructures publiques mais sont soumises à des contraintes règlementaires et de gestion peu propices à la créativité indispensable. Enfin, les établissements scolaires constituent un « vivier jeunesse créative et motivée ». Nous en avons fait l’expérience dans différents établissements (Lycées publics et privés, MFR, et bientôt CFA). Il s’agit d’un rôle clé de ce « Trouple » collectivités associations-établissements scolaires » car ce « 1+1+1 » est bien supérieur à 3 !

A cette approche novatrice liée à ce « trouple », il faut ajouter une réflexion émergente que nous souhaitons mâturer avec des partenaires locaux, nationaux et européens : cette approche conviviale n’est-elle pas une piste pour revivifier les centres-villes (lieux de vivre ensemble, d’activités non marchandes et de commerces de proximité) que les zones commerciales ont anémiés ? D’autant qu’un exode urbain semble se dessiner et que nos territoire ruraux et villes moyennes devraient alors retrouver une certaine attractivité. Les premiers « trouples » avec lesquels nous voulons mener les expérimentations dans le cadre de ce projet européen pourraient être force d’inspiration et de proposition au service des décideurs.

Au bout du compte nous espérons rendre visibles, puis attractives, ces solutions alternatives inspirées des principes convivialistes.

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Principes convivialistes pour une vision novatrice

Le « second manifeste convivialiste » édité dans de très nombreuses langues, ainsi que le résumé que nous avons rédigé, énonce cinq principes et un impératif qui sont de nature à servir la paix et le bien-être en cohérence avec la « charte des droits fondamentaux » de l’UE. Exprimons-les ici en résumé à la première personne :

  • Principe de commune naturalité

J’aime la nature, j’ai de l’empathie pour les animaux et les végétaux… l’eau est un bien précieux pour la vie, les beaux paysages me font du bien…. Comme l’ensemble des êtres vivants, je sais que j’en dépends pour vivre, et surtout « vivre bien ». Mais la nature est fragile et beaucoup d’humains la dégradent… J’ai envie de prendre soin de ce « bien commun » à tous les êtres vivants. « Nous sommes la nature prenant conscience d’ elle même ». Elisée Reclus …

  • Principe de commune humanité

Trop d’individus se détestent, se haïssent pour leurs différences (couleur, nationalité, langue, culture, religion, richesse, métiers, sexe, politique, pouvoirs…) alors que chacun a besoin de se sentir respecté et estimé sur cette planète de plus en plus étroite. Notre humanité est unique et j’ai envie que nous prenions soin les uns des autres.

  • Principe de commune sociabilité

J’ai appris et apprends sans cesse des autres et aux autres, toujours différents de moi. Grâce à nos échanges, je grandis, je me fortifie, je me découvre, je me sécurise, je prends du plaisir… surtout quand je donne autant que je reçois. J’ai le sens de le mesure et de la nuance.

  • Principe de légitime individuation (individuation vs individualisme)

L’individualisme, le chacun pour soi mène par conséquent dans l’impasse, celle de la solitude. Alors que grâce à la nature, aux soins réciproques et à mes liens avec les autres, j’ai la possibilité d’être moi-même, d’exprimer librement mon « individualité », de ressentir ce que je « vaux », ce qui me fait du bien et me fait faire le bien.

  • Principe d’opposition créatrice

En même temps les points de vue, les avis, les choix de vie, les gouts et envies… sont très différents. C’est normal et c’est une bonne chose car ils aident à fortifier la pensée. Apprendre les uns des autres nous permet de progresser dans un monde en paix et épanouissant. D’où l’intérêt de pouvoir nous confronter sans nous massacrer… mais sans nous soumettre… de nous écouter avec curiosité et bienveillance mais sans renoncer à ce qui est important pour moi.

  • Impératif de maîtrise de l’Hubris

Au fond de moi, j’adhère à ces cinq principes qui devraient nous rendre heureux dans un monde en paix. Mais voilà, ces cinq principes souffrent d’une maladie très contagieuse : la « démesure », le « toujours plus » (et toujours plus vite pour toujours moins cher), toujours plus d’argent, de plaisir, de pouvoir, de sexe… et tant pis pour les autres… même si c’est pour me retrouver sur une ile déserte au milieu d’un océan de misère ! Ce désir de toute puissance, cette démesure que nous pratiquons (presque) tous, sans même en être conscients la plupart du temps, les convivialistes l’appellent « Hubris » … qui ne conduit même pas au bonheur. Lutter contre « l’hubris » est donc un impératif et un préalable.

Nous proposons de rechercher tous les moyens concrets qui répondent aux cinq principes et à l’exigence qui viennent d’être énoncés.

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Un projet concret pour les jeunes de France et de l’Union Européenne, mais aussi un projet pour toutes et tous

Nous allons mobiliser la jeunesse, mais aussi les ainés dans cette approche intergénérationnelle si importante et trop délaissée, en nous appuyant sur les trois membres du « trouple » évoqué ci-dessus. Le partenariat avec les comités de jumelage prend alors toute sa légitimité. En commençant par une amorce plus restreinte dans le cadre franco-allemand élargi (Belgique, Suisse et Italie probablement). Nous soulignons ici une particularité facilitante et symbolique pour nous en Biovallée pour créer un premier « noyau » actif. Car les trois villes jumelées à Crest, Die et Livron, sont les villes allemandes de Nidda, Frankenau et Schwalmstadt, situées dans le même territoire de la Hesse, entre Francfort et Kassel, et distantes de moins de 90 Km.

Concernant la Belgique, nous avons une manifestation d’intérêt du Professeur Olivier De Schutter, rapporteur spécial aux Nations Unies, qui s’est exprimé en tant que personne clé de l’UCL (Université Catholique de Louvain)[4] et de ses chercheurs avec lesquels le Laboratoire de la Transition est en liens depuis des années.

Au-delà, Ecologie au Quotidien a développé depuis plus de dix ans des liens de collaboration avec un certain nombre de « bio-districts » d’Europe qui seront les premiers partenaires européens dans ce projet.

Nous sommes donc en capacité de mobiliser progressivement établissements scolaires, jeunesse, associations, municipalités et acteurs économiques pour mener à bien un programme européen de cinq années qui pourrait déboucher sur un certain nombre de réalisations concrètes, novatrices, inspirantes, bonnes pour le climat et l’environnement, et aussi pour les fins de mois, le bien-être de chacune et chacun et pour le vivre et travailler ensemble.

 

Exemples d’objectifs concrets de 2024 à 2027 (« livrables »)

  1. Co rédiger (élèves et ou étudiants participants) un ouvrage multilingue illustré et facile à lire pour présenter le convivialisme aux (jeunes) citoyens de l’Union et leur donner envie du convivialisme ;
  2. Imaginer les outils pédagogiques permettant de « populariser » les principes convivialistes auprès des publics a priori les plus distants ou moins matures (les jeunes s’adressant aux jeunes) ;
  3. Faire une sorte d’inventaire inspirant des actions locales existantes ou futures, fruit de partenariats entre collectivités locales, associations, établissements scolaires et citoyen(ne)s.
  4. Les Rencontres de Die et de la Biovallée auront alors vocation à jalonner d’année en année la démarche à la fois pour informer le public et pour que le programme des « Rencontres de Die et de la Biovallée » permette approfondissements, incitations, apports d’expertise dans une sorte de processus à double sens ; il devrait en aller de même dans d’autres pays de l’UE ;
  5. Appliquer ce même principe, en partenariat avec les acteurs économiques et commerciaux pour la revitalisation conviviale des centres-villes avec une priorité dans l’immédiat pour les aires urbaines à dimension humaine ;
  6. Réfléchir aux perspectives « métiers convivialistes et attractifs », prioritairement ( ?) de l’économie sociale et solidaire et déboucher sur un ouvrage/site à la disposition de toutes et tous ;
  7. Participer au lancement d’une sorte de « jeune parlement européen du futur » (JPEF) qui soit une ébauche, un premier pas vers ce qui pourrait être un « parlement mondial d’un futur désirable » ou « parlement mondial du long terme » ;
  8. Dans cet esprit, travailler sur la question « Féminin-masculin », y aurait-il encore des guerres si le monde était gouverné par des femmes ? Y-a-t-il un management féminin des organisations qui soit « meilleur » pour le fonctionnement des organisations ? consacrant les valeurs féminines (et féministes ?) dans un monde plus convivialiste ?…
  9. Mener des travaux de mémoire historique, une sorte de fiction rétrospective, à l’intention des plus jeunes, confortant l’attrait de la charte européenne et les valeurs convivialistes, sous l’angle « si les valeurs convivialistes avaient été réalité… », en vue d’être publiés
  10. Associer jeunes et séniors dans une production qui incite ou favorise l’intergénérationnel, donne des idées par l’exemple et les témoignages, suscite envie et motivation des séniors, facilite les demandes de la jeunesse vis-à-vis des aîné(e)s…

Nous allons proposer à certains médias et ou éditeurs d’être des relais d’information dans la foulée des résultats obtenus.

Clairement le Laboratoire de la Transition et Ecologie au Quotidien ont l’ambition de susciter une forme de renouveau démocratique au profit du bien-être individuel et collectif et de la planète.

Grace à leurs moyens, à leurs réseaux relationnels très riches, à leur expérience, ces deux associations sont prêtes à piloter l’ensemble du projet en lien avec leurs autres activités.

Projets en « parallèles » ouverts à toutes et tous

  • Ecologie au Quotidien :

Rencontres de Die et de la Biovallée :  Du 20 au 29 janvier 2023

Action annuelle « sous les arbres rejoignons-nous » :  du 15  septembre 2022 au 15 mars 2023

Ciné-débat mensuel toute l’année

  • Le Laboratoire de la Transition :

Poursuite et amplification des forums/ateliers jeunes (MOBITER)

Agora MOBITER des associations pour un futur désirable (fin 2022 ou début 2023)

Marché de Nos Rêves pour un futur désirable à l’intention d’un public distant et en demande de distraction (MOBITER les 4-5/02/23)

  • En partenariat avec d’autres acteurs (discussions en phase d’amorçage) :

Tables rondes, travaux de réflexion… sur « l’ESS pionnière d’une économie de la sobriété ? » que nous proposons d’organiser avec Alternatives Economiques, la Fabrique des Transitions, le Labo de l’ESS, les Convivialistes, l’Université Catholique de Louvain, le Pacte du Pouvoir de Vivre, MediasCitoyens-Diois.info, Diois-Jumelage…

Bien entendu, tous ces projets sont cohérents entre eux et complémentaires en ce sens qu’ils partagent les mêmes valeurs et poursuivent le même objectif de les rendre vivantes dans notre vie quotidienne et le fonctionnement de notre société (du village à l’Europe et au-delà).

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Invitation à nous rejoindre sans engagement

C’est une aventure que nous espérons passionnante à laquelle nos ami(e)s et partenaires sont convié(e)s, pour une journée, pour un mois, pour un an, pour cinq ans… en fonction des envies, des compétences et des disponibilités. Cette invitation concerne en priorité notre projet européen. Mais toute personne intéressée par l’une ou l’autre de nos activités est invitée à se manifester. Notre proposition est sans engagement puisque nous sommes très attachés à l’envie et au « vouloir » de chacune et de chacun.

Pour les plus distants géographiquement nous proposons de créer un « comité scientifique » qui fonctionnera en visio afin de faire converger connaissances, expertises, tissus relationnels, coordinations avec les organisations partenaires…

Forts de nos réalisations nous pouvons dire que les engagements que nous proposons, sont à la fois sympas, conviviaux et ont vraiment du sens pour construire un futur désirable, écologique et solidaire… et salutaire. Nous pensons également que c’est la France qui a vocation à s’inspirer et à inspirer l’Europe et que c’est l’Europe qui s’inspirera et inspirera le Monde.

Pour Ecologie au Quotidien                                                                       Pour le Laboratoire de la Transition

Claude Veyret                                                                                                Jean-Louis Virat

claude.veyret26@gmail.com                                                                    jlvpag@gmail.com

[1] Quelques termes ont été évoqués : futur désirable, futur désirable, écologique et solidaire, europe désirable…

[2] Voir présentation du convivialisme en annexe

[3]Trouple = couple à trois

[4] L’ouvrage collectif récent « « l’Etat partenaire, transition écologique et sociale et innovation citoyenne » sous la direction d’Olivier De Schutter et Tom Dedeurwaerdere et préfacé par Ciryl Dion, Presse Universitaires de Louvain, 2022 témoigne des potentialités de cette coopération

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