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Situation d’assec sur la Drôme aval: 
Photographies: assec visible et mortalité piscicole (11/07/22; 11h30; Livron et Loriol sur Drôme). SMRD
La situation est exceptionnelle par sa précocité et n’annonce rien de bon pour les semaines a venir, en absence de pluie.
Situation critique sur la commune de Chabrillan qui ne parvient pas à garantir un niveau d’eau suffisant pour permettre l’alimentation en eau potable de ses abonnés. (Cf. article le Crestois 08/07/22)
Ainsi, chaque goutte d’eau économisée est importante. Toute personne du bassin versant de la Drôme (touristes, hébergeurs, jardiniers, agriculteurs, citoyens etc… ) se doit de diminuer ses consommations.
Un arrêté sécheresse est en cours : Lien: http://www.drome.gouv.fr/…/ap_262022070700005…
Découvrez le nouvel Inf’EauDrom’, le bulletin du bassin versant de la Drôme, en ligne sur le site du SMRD…
Spécial sècheresse : tout savoir sur les restrictions et comment sont décidés les arrêtés sècheresse.

Le bassin de la Drôme est totalement à sec

La préfecture devrait prochainement passer le bassin en alerte crise.

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La Drôme entre Loriol et Livron, le 12 juillet (© Carto Graphie SMRD)Ça y est ! La Drôme est à sec sur plusieurs centaines de mètres et, entre Livron et Loriol, ne sont plus visibles que des poissons morts et du gravier !

Depuis le 31 mai, le bassin de la Drôme est en « alerte renforcée », avec des conséquences bien connues, en particulier une obligation pour les agriculteurs de diminuer de 40% leur prélévement à des fins d’irrigation (cf. notre article du 24 juin).

Pour permettre aux agriculteurs du secteur Crest-sud de poursuivre l’arrosage de leurs champs, la préfète de la Drôme, Élodie Degiovanni, a pris un arrêté, vendredi 8 juillet…

À quoi ressemblera la Drôme en 2050 ?

Le SMRD veut anticiper les effets du changement climatique sur le bassin versant en romptant radicalement avec les usages actuellement en cours.

« Une veritable rupture. » C’est ce qu’espère produire le futur Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage) de la Drôme, à en croire Christophe Lemercier, vice-président du SMRD (Syndicat mixte de la rivière Drôme) et adjoint à la mairie de Crest.

Le vendredi 10 juillet, cette collectivité qui réunit l’ensemble des communes et les trois intercommunalités du bassin versant de la Drôme (de la source à l’embouchure en passant par toutes les vallées où s’écoulent les affluents de la Drôme), le SMRD a invité la presse locale pour évoquer le « Sage 2050 ».

Dans le cadre de la révision du Sage de la Drôme, le SMRD a en effet l’intention de lancer une vaste étude prospective permettant aux acteurs du territoire de se projeter à l’horizon 2050, en anticipant autant que faire se peut les effets potentiels du changement climatique sur les équilibres du bassin de la Drôme… (suite sur le Crestois )

Drôme, la rivière qui chante…

« Si quelque souffle de gloire soutient mon humble essor, si quelqu’un daigne perdre ses loisirs à lire ces vers, tu voleras sur les lèvres des hommes, et tu vivras dans mes chants applaudis. Tu seras connue des fontaines, des sources vives, connue des fleuves azurés, des antiques forêts qui font l’orgueil des campagnes ; pour toi la Drôme, pour toi la Durance qui porte çà et là sa course incertaine, pour toi les fleuves des Alpes auront des hommages, ainsi que le Rhône lui-même, qui traverse une cité qu’il partage, pour donner aussi un nom à sa rive droite. Et moi, je te recommanderai aux flots bleus des étangs, aux grandes rivières mugissantes, à l’océan de ma Garonne. » La plus ancienne attestation se trouve dans l’ouvrage latin d’Ausone (309/310). Nous la trouvons dans le dernier paragraphe de l’Idylle X (Mosella).

Pour Xavier Delamarre, dans son Dictionnaire de la langue gauloise,druna est un adjectif gaulois signifiant « vigoureuse, rapide ».

De 110,64 km de longueur, la Drôme prend sa source dans le Diois, au col de Carabès dans la commune de La Bâtie-des-Fonds à 1 262 m d’altitude, très au sud du massif du Vercors. Lors de sa traversée des montagnes du Haut-Diois, dans une vallée encaissée, elle connaît un régime torrentiel. Près de Luc-en-Diois, au site dit du Claps, la Drôme fait un saut, c’est l’une des curiosités locales. À partir de Crest, la vallée s’élargit et la pente diminue.

La Drôme est un cours d’eau de type préalpin qui présente des traits méditerranéens déjà marqués (calme en été, violente à l’automne et au printemps) ; l’irrégularité de son régime est fortement liée à la fonte des neiges et à la pluviométrie automnale.

Les risques d’inondations sont importants et ses crues justifieraient l’étymologie issue du mot grec signifiant « la course ». La Drôme est par ailleurs l’une des dernières rivières sans barrage de toute l’Europe.

La basse vallée de la Drôme est une unité de paysage du Valentinois caractérisée par un chenal large et peu profond, à bras multiples, mal fixé sur des galets calcaires et encombré de bancs sableux. Elle a donc un champ d’inondation large et une tendance à la défluviation. Pour protéger les terres agricoles, une partie de la Drôme, en aval, fut endiguée dès la fin du XVIIIe siècle jusqu’en 1960. Depuis la ville de Crest jusqu’à la confluence avec le Rhône, 35 km de berges ont été aménagées.

Les alluvions apportées par les eaux torrentielles de la Drôme édifièrent peu à peu des terrasses atteignant près de 30 mètres d’épaisseur à Allex. Cette dynamique est dite périglaciaire : les ruissellements d’eau de pluie et de fonte des neiges entraînèrent des matériaux divers qui s’accumulèrent dans la basse plaine de la Drôme.

Les dépôts périglaciaires abondants de la Drôme formèrent, à la confluence, une vaste plaine alluviale en éventail (cône de déjection) qui rejeta progressivement le cours du Rhône au pied des versants ardéchois.

Sa confluence a lieu sur la commune de Livron-sur-Drôme (sur sa rive droite) et sur celle du Pouzin (sur sa rive gauche). La commune ardéchoise du Pouzin a la particularité de s’étendre sur la rive gauche du Rhône à cet endroit-là.

Elle traverse ou longe 36 communes

  • La Drôme a sa source sous le presbytère de la Bâtie-des-Fonts ; elle traverse cette commune.
  • Elle traverse Valdrôme et Les Près.
  • Elle sépare Beaurières et Charens.
  • Elle sépare Beaumont et Lesches.
  • Elle traverse Luc-en-Diois, où elle formait jadis le lac de ce nom. Elle sépare ensuite cette commune de celle de Montlaur.
  • Elle traverse Recoubeau, Jansac et Barnave.
  • Elle sépare Montmaur et Saint-Roman.
  • Elle traverse Aix, Die, Ponet-Saint-Auban, Sainte-Croix, Pontaix.
  • Elle sépare Vercheny des communes d’Aurel et d’Espenel.
  • Elle traverse Vercheny puis Saillans.
  • Elle sépare Saillans des communes de Saint-Sauveur et d’Aubenasson.
  • Elle sépare Mirabel-et-Blacons et Piégros-la-Clastre.
  • Elle traverse la commune de Crest.
  • Elle sépare les communes de Divajeu, Chabrillan, Grane et Loriol-sur-Drôme de celles d’Eurre, Allex et Livron-sur-Drôme.
  • Elle se jette dans le Rhône.

La Drôme a cinquante-neuf affluents référencés dont :

  • le Maravel (rive droite) : 11 km sur deux communes avec quatre affluents.
  • le Bez ou Bès (r.d.) : 25,4 km sur six communes avec six affluents dont
  • le Boulc, ou ruisseau de Bonneval (rive gauche) : 11,6 km sur deux communes avec deux affluents.
  • l’Archiane (r.d.) : 13,2 km sur deux communes avec un affluent.
  • la Sure (r.d.) : 17,6 km sur quatre communes avec quatre affluents.
  • la Roanne (r.g.) : 33,9 km sur treize communes avec douze affluents dont :
  • la Brette (r.d.) : 7,2 km sur trois communes avec deux affluents.
  • la Courance (r.g.) : 9,3 km sur trois communes avec un affluent.
  • la Gervanne (r.d.) : 29,9 km sur six communes avec huit affluents dont :
  • la Sépie : 8,6 km sur deux communes sans affluent.
  • la Sye (r.d.) : 12,5 km sur trois communes avec un affluent.
  • la Grenette (r.g.) : 17,2 km sur cinq communes avec trois affluents.

La Drôme présente des fluctuations saisonnières de débit assez importantes, avec des hautes eaux d’hiver et de printemps portant le débit mensuel moyen à un niveau allant de 19,4 à 30,3 m3/s, de novembre à mai inclus (avec un maximum très net en avril et mai, lié à la fonte des neiges), et des basses eaux d’été de juillet à septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu’au niveau de 4,14 m3/s au mois d’août.

Le débit instantané maximal enregistré a été de 692 m3/s le 3 décembre 2003, tandis que la valeur journalière maximale était de 403 m3/s à la même date.

Triste constat : en ce mois de Juillet 2022 la rivière Drôme a bel et bien disparu !
Les mois d’intense chaleur sans précipitation ont mis à mal le débit de la Drôme.
Il est probable que d’autres facteurs (humain ?) viennent amplifier ce phénomène.

A quelques centaines de mètres en amont du pont de l’autoroute A7 sur les communes de Livron-Loriol, le filet de rivière disparaît inexorablement sous des cailloux chauffés à blanc par un généreux soleil.

Au niveau du seuil de la Drôme de Livron-Loriol où un barrage artificiel a été construit en 1993 pour rehausser le niveau de la rivière, une passe à poissons vient d’être réalisée par la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) mais elle fait pâle figure ; ne comptez pas observer le moindre poisson ! A part un résidu d’eau au bas de la rivière artificielle l’endroit est sec et la terre craquelle.

Conçue pour la libre circulation des poissons comme l’Apron, espèce en voie de disparition et emblématique des rivières sauvages, cette passe à poissons permet le franchissement du barrage de 3m de haut du seuil de la Drôme. A condition qu’il y ait de l’eau…

La sécheresse n’en finit pas. Dans la région, la rivière Drôme est à sec sur une vingtaine de kilomètres entre la commune d’Allex et la jonction avec le Rhône. Un lit asséché depuis quatre semaines. Une situation inédite depuis la canicule de 2003. 

Drôme enregistre son mois de mai le plus sec depuis 1920

Le département fait face à un déficit de précipitations de 70 %

L’ensemble du département est concerné par le phénomène, avec un déficit de pluie estimé à 70%. Face à cette situation climatique, de nombreuses zones de la Drôme font l’objet d’une alerte renforcée sécheresse.

Crest, Livron / Loriol : la rivière Drôme à sec sur pratiquement 20 KMS

La situation se produit une année sur quatre. En cet été brûlant, la rivière Drôme, en alerte « crise », se retrouve à sec à l’aval de Crest. On voit le lit totalement à vide, à hauteur de Livron-Loriol. Aujourd’hui, la situation s’étend jusqu’à l’aval de l’autoroute A7, à la confluence de la Drôme et du Rhône.

Drôme c’est la colonne vertébrale du Pays Diois.

Ses galets blancs y impriment une couleur turquoise paradisiaque et y réchauffent des eaux pures venant des sommets qui l’encadrent. Tressés de nombreux chenaux, l’étendue de son lit offre de l’espace aux ambiances de plage, mais sans le sable. Silence, tranquillité, propreté, on peut y profiter d’un lit, celui de la rivière pour se reposer.

Attirante et très facile d’accès à partir des parkings en bord de route tout au long de son cours, les portions les plus accessibles séduisent canoéistes, baigneurs, contemplatifs, pêcheurs, mais en cherchant un peu on peut débusquer sa place au soleil. Milieu naturel fragile à préserver, le bivouac y est interdit sur ses berges.

Bonne nouvelle : Les eaux de baignade y sont classées de bonne par le Ministère de la Santé !  Pour le moment ! (Attention de ne pas se baigner avec des crèmes ou huiles solaires, les poissons et autres animaux détestent…  )

MCD

 

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