Sélectionner une page
Saint Julien en Quint : mise sur l’énergie hydrogène
18.10.2019

Acoprev développe dans le Diois et cinq communes ( saint Julien en Quint, SaintAndéol en Quint, Vachère en Quint, Sainte Croix, Marignac et Ponet Saint Auban ), l’utilisation de l’énergie hydrogène. La deuxième édition de la journée hydrogène organisée par l’association communale a eu lieu fin septembre et a réuni de nombreux spécialistes du domaine. Mais pas facile de savoir exactement de quoi il s’agit. Le Bec vous explique.

Qu’est-ce que l’énergie hydrogène ?

L’hydrogène est un gaz invisible et inodore qui est l’élément chimique le plus léger. On ne le trouve pas à l’état pur mais il est présent dans la composition de l’eau et des hydrocarbures. Il n’est pas une source énergétique, mais ce qu’on appelle un « vecteur d’énergie », comme l’électricité.

Mais si, comme l’électricité, il doit être produit à partir d’une énergie primaire (charbon, pétrole, uranium, bois, soleil, vent, …), il peut être stocké. Il peut être utilisé comme moyen de stockage de l’électricité, notamment aux heures où l’énergie solaire ou éolienne est à son maximum de production alors que nous consommons peu.

Pour l’utiliser, Il existe deux possibilités :

  • En le brûlant: la combustion d’un kilo d’hydrogène libère trois fois plus d’énergie que celle d’un kilo d’essence et ne produit que de l’eau,
  • Avec une pile à combustible: l’hydrogène couplé à un apport d’air et introduit dans une pile à combustible permet de produire de l’électricité. C’est la solution utilisé pour les voitures à hydrogène, où l’énergie est stocké sous forme d’hydrogène dans un réservoir sous-pression plutôt que dans des batteries. Le temps de remplissage du réservoir est comparable à celui de l’essence et donc plus court que la recharge des batteries.

Le rendement énergétique de l’hydrogène et son coût d’utilisation final dépend de nombreux facteurs. Il est donc nécessaire de l’expérimenter à échelle réelle.

Comment cette énergie est-elle développée en Auvergne Rhône-Alpes ?

Les institutionnels prennent position sur le sujet. Nicolas Hulot a lancé en juin 2018 un plan hydrogène (avant de démissionner de sa fonction de Ministre de l’Écologie) comprenant 18 mesures pour favoriser l’accompagnement et l’émergence de la filière. La région Auvergne Rhône-Alpes a quant à elle candidater à un projet européen en 2017 : le Zero Emission Valley qui annonce des objectifs clairs : »La Région Auvergne-Rhône-Alpes veut déployer 20 stations hydrogène et une flotte de 1000 véhicules. Un partenariat public/privé est à construire autour de major et de start up du territoire. L’objectif est de proposer au marché des véhicules hydrogène au même prix que le véhicule équivalent diesel. »

A la suite de la campagne Zero Emission Valley, la région a lancé un appel à projet vélo hydrogène afin d’être « une région décarbonée et à énergie positive à l’horizon 2050 et devenir la première région hydrogène d’Europe ». L’appel à projet a été clôturé fin septembre 2019. Selon Tenerrdis (Pôle de compétitivité de la transition énergétique), il y aura 119 acteurs de la filière en Auvergne Rhône-Alpes : 55 entreprises, 26 laboratoires de recherche, 8 collectivités.

Une filière pour la mobilité ?

Gérard Dellinger, président d’Acoprev, l’a souligné lors de la journée organisée à Saint-Julien-en-Quint « des solutions existent, par exemple, pour les vélos c’est 150 Kilomètres d’autonomie » et d’ajouter, « ce serait bien d’avoir une station à Die ou au Monastère de Sainte-Croix ». Dans la Manche, il existe un maillage local d’une dizaine de stations et la ville de Sarreguemines a été la première a installer une station hydrogène pour quelques véhicules de l’agglomération. D’ici un an, ce sera l’aéroport de Toulouse qui se dotera d’une flotte de bus fonctionnant avec cette énergie-là.

Néanmoins il est nécessaire de produire de l’hydrogène verte, car aujourd’hui « 95% de l’hydrogène commercialisé est produit par des gaz naturels fossiles », selon l’IFPEN (IFP énergies nouvelles). Le problème vient de l’investissement : « les industriels constructeurs de véhicules ne voient pas les pétroliers investir dans les structures hydrogène et les industriels des carburants ne voient pas de véhicules de série hydrogène, donc ils n’installent pas de stations », commentait Anne-Sophie Herrebaut Banse, ingénieure environnement pour l’Ademe, lors d’une table ronde à Saint-Julien-Quint. Pour la mobilité, l’énergie hydrogène est donc dans un cercle vicieux, même si certains participants à la journée avait des idées :

« Un train hydrogène avec des stations pour recharger tout le long de la voie, ce serait waw ! »

Une analyse des flottes de la SNCF lancée par le député Benoît Simian fait état de l’avancée du développement de la technologie : « Lors de leur audition par le député Benoît Simian le 24 juillet 2018, les représentants de la société Engie ont présenté une proposition pour la circulation de trains à hydrogène en France. Pour Engie, cette solution technologique permettrait d’éviter l’électrification ou la réélectrification de lignes ferroviaires en France. Car chaque électrification coûte cher : entre 0,35 million et 1,5 million d’euros par kilomètre de ligne à voie unique. Pour Engie, la solution de l’hydrogène est compétitive (en CAPEX) dès qu’il y a plus de vingt kilomètres à électrifier. C’est une bonne solution aussi pour les tramways. » Mais il serait difficile de laisser les régions se lancer toutes seules sur le train hydrogène.

schema engie

Schéma train hydrogène, engie.

En attendant, le premier train utilisant une pile combustible circule déjà en Allemagne. Fabriqué par Alstom, il dessert un trajet de 100 kilomètres.

E.P  du Bec.fr et MCD


Pour aller plus loin : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/cge/verdissement_flotte_ferroviaire.pdf

https://www.ifpenergiesnouvelles.fr/enjeux-et-prospective/decryptages/energies-renouvelables/tout-savoir-lhydrogene

https://www.auvergnerhonealpes.fr/278-pour-une-filiere-hydrogene-d-excellence.htm

https://www.ademe.fr/lhydrogene-transition-energetique

Poster le commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *