Sélectionner une page

Violences policières : les forces de l’ordre victimes des “pièges” de l’extrême gauche

Violences policières : les forces de l’ordre victimes des “pièges” de l’extrême gauche

Violences policières : les forces de l’ordre victimes des “pièges” de l’extrême gauche

Jamais il n’aura régné un tel consensus dans notre pays. Présentateurs, éditorialistes, élus du Rassemblement national, des Républicains, de La République en marche, ministre, syndicalistes policiers ou gradé des forces de l’ordre… Tous sont d’accord avec Zemmour : les associations d’extrême gauche qui manipulent les migrants ont tendu un piège à nos pauvres policiers sans défense lundi dernier place de la République. Même le tabassage du producteur Michel Zecler pourrait avoir été téléguidé par des ennemis de la loi Sécurité globale.

« Est-ce que vous êtes choqué par ces images ? », demande sur LCI Marie-Aline Meliyi, au lendemain de l’évacuation des exilés de la place de la République par les forces de l’ordre. « Ou est-ce que vous dites : attention à l’instrumentalisation ? » Alexis Brézet, du Figaro, n’a pas à se forcer pour saisir la perche. « Vous avez raison de dire que c’est instrumentalisé par des associations qui sont pour l’accueil des migrants. » Et qui, horreur !, leur fournissent des vêtements, de la nourriture et, comble de la manipulation, des tentes. Céline Pina, fondatrice de Viv(r)e la République, analyse : « Dire “soyez gentils et veuillez plier vos tentes”, ça ne marche pas. » Il faut charger, frapper, gazer d’entrée. « C’est un peu comme demander à un enfant de ranger sa chambre, on a peu de résultat. » Qui n’a jamais mis un coup de tonfa ou infligé une clé d’étranglement à son enfant pour qu’il range sa chambre ?

 

LCI

« Quand il s’agit d’évacuer de force quelqu’un qui ne veut pas partir, poursuit Céline Pina, très souvent il y a des actes de brutalité et si vous les filmez, ce sera choquant. » Le problème, c’est de les filmer, les brutalités elles-mêmes ne sont pas choquantes. « Rappelons-nous Cologne… Les réfugiés et un certain nombre de migrants sont des hommes jeunes et il y a eu énormément de problèmes. » En évacuant les exilés à République, la police a évité une épidémie de viols (Eric Zemmour a d’ailleurs prouvé que tous les migrants étaient des violeurs). « Le problème, c’est notre incapacité à expulser des personnes inexpulsables parce qu’elles ont brûlé leur passeport. » Si elles se font matraquer, elles l’ont bien cherché.

« Je rejoins l’analyse de madame Pina, affirme Denis Jacob, syndicaliste policier d’Alternative Police CFDT. Les migrants arrivent à cinq cents place de la République, chacun avec une tente. Mais qui leur a fourni la tente ? » Les coupables sont ceux qui fournissent les tentes. « Derrière, il y a des activistes de gauche bien connus pour être dans la confrontation permanente avec la police. » Certains réclament même des abris pour les migrants, c’est vous dire s’ils sont anti-flics. « Je trouve ça scandaleux qu’on manipule la misère sociale de migrants pour faire le buzz. » La violence des forces de l’ordre, elle, n’a rien de scandaleux. A propos d’un reporter de Brut molesté trois fois dans la soirée, Denis Jacob s’insurge : « Rémy Buisine est connu pour être dans l’opposition systématique aux interventions de police. » Il méritait d’être matraqué.

 

 LCI

Selon le bandeau de CNews, ce sont les associations qui ont réalisé un « coup de force » à République. Les forces de l’ordre, elles, faisaient des câlins. Pascal Praud : « Vous avez des migrants qui ne veulent pas aller à l’endroit où on souhaite qu’ils aillent. » Ah bon ? Lequel ? « Ils sont instrumentalisés par toute l’ultragauche, c’est de la provocation de la part d’Eric Coquerel et de La France insoumise donc les policiers font leur job. » En recourant à la violence, c’est leur job. Charlotte d’Ornellas, de Valeurs actuelles, ajoute : « Ces personnes utilisent les migrants pour avancer un agenda politique. » « Exactement », approuve Pascal Praud, toujours ravi de marquer son accord avec l’extrême droite. Pour équilibrer les points de vue, il annonce un nouvel invité : « Robert Ménard est avec nous. »

« C’est pas bien !, se désole Pascal Praud. On se sert des migrants. Il y a des gens qui avancent masqués. » En pleine épidémie de Covid, c’est insensé. « Est-ce qu’on n’a pas là un condensé de la société française et de la société médiatique ? On met en scène, on instrumentalise ! » Heureusement, CNews n’est pas à l’image de la société et se refuse à instrumentaliser les migrants. Serge Grouard (LR) s’en prend à « la Cour de justice des Communautés européennes et la Cour européenne des Droits de l’Homme qui invalident les lois nationales » et empêchent d’expulser les exilés. Il faudrait abroger les Droits de l’Homme. « Ce qui est amusant, persifle Pascal Praud, c’est que ceux qui étaient très à gauche à Paris, les bobos, ils en peuvent plus aujourd’hui. Ils ont les migrants en bas de chez eux et ils se rendent compte que c’est l’enfer… Evidemment ! Evidemment qu’il y a des vols, etc. » Des vols, des viols, des meurtres, Eric Zemmour l’a montré.

 

CNews

Pascal Praud situe l’origine de la chienlit : « On a laissé une ZAD pendant dix ans sans jamais intervenir à Notre-Dame-des-Landes… » L’opération César, en 2012, avec 1 500 membres des forces de l’ordre mobilisés, les pelleteuses détruisant les maisons, c’était pour faire joli dans le bocage. Comme, en mai 2018, les blindés, la quantité record de grenades employées — un homme eut la main arrachée par une GLI-F4. « Et on en paye aujourd’hui les conséquences. » Si on avait fusillé les zadistes, on aurait définitivement découragé l’extrême gauche. « Ce pays est terrible, soupire pascal Praud. Et je vois pas comment on va s’en sortir… » Avec une bonne dictature ?

 

CNews

Dans Midi news, Sonia Mabrouk insiste sur le fait qu’il s’agissait d’un « campement illicite de migrants ». Ludovic Mendes, député LREM, valide la thèse de Pascal Praud, des syndicats policiers et de l’extrême droite. « C’est une opération politique et pas un campement à part entière (sic), et c’était illégal. » D’où la nécessité de réprimer sans ménagement. « On voit Eric Coquerel qui est content d’aller affronter d’assez près les policiers, il savait très bien que la police utiliserait un peu la force. » Si ce n’est pas de la provocation… Sonia Mabrouk remarque : « Vous êtes un député de la majorité plutôt d’une sensibilité au centre gauche. » Au centre gauche de l’extrême droite. Pour le député, l’existence d’images de l’évacuation, « ça prouve que l’article 24 ne change rien puisqu’on peut toujours filmer ». D’autant que la loi n’est pas promulguée… ce qui n’empêche pas des reporters d’être molestés parce qu’ils filment. « Ils ont utilisé des personnes vulnérables, s’attendrit le député, et ça donne l’impression aux Français qu’on est submergé. » Il faudrait cacher les exilés pour ne pas faire le jeu du RN.

 

CNews

Nelly Garnier, élue LR de la capitale, dénonce « le cynisme de la mairie de Paris : sous couvert d’humanisme, ils ont fait de Paris la pompe aspirante de toute l’immigration illégale en France ». D’ailleurs, jamais on n’a entendu parler d’exilés persécutés par les forces de l’ordre à Calais, Grande-Synthe, Ouistreham ou Vintimille. « Je vais être en très grande partie d’accord avec monsieur Mendes, vous avez fort bien exposé les causes de cette situation : appel d’air, associations… » L’intéressé se défend : « C’est pas moi, l’appel d’air. » Ah non, c’est le RN et LR… Avec cette surenchère, on s’y perd.

A propos de RN, son représentant Laurent Jacobelli déplore : « Là où nous étions les seuls à porter un certain point de vue sur la critique de l’immigration illégale, le rôle des associations d’extrême gauche, je vois qu’aujourd’hui c’est largement partagé. » Du RN à LR en passant par le « centre gauche ». La concurrence est rude. « J’en ai marre du terrorisme des associations d’extrême gauche. » Rappelons qu’elles avaient bourré d’explosifs les tentes installés place de la République. « Elles créent de l’émotionnel, des faits divers pour pousser la police à la faute. » Pauvres policiers pris au piège, obligés de matraquer et de gazer pour ne pas se laisser submerger par l’émotion. « On a utilisé des pauvres gens que sont ces illégaux. » Laurent Jacobelli a mené son enquête, il sait que ces « pauvres gens » sont en situation irrégulière et que l’association Utopia 56, qui prend soin d’eux, ment quand elle les prétend tous demandeurs d’asile.

 

CNews

« On a une police républicaine, elle doit éviter ces traquenards », juge Sonia Mabrouk, validant la thèse du guet-apens organisé par des séditieux. Laurent Jaccobelli s’insurge : « Pourquoi le ministre ne demande pas une enquête sur ces associations d’extrême gauche ? » Plutôt que sur les policiers qui ne font que leur job ? Le bandeau « A quoi jouent les associations de gauche ? » lui donne raison. Sonia Mabrouk fait preuve de compassion : « Ceux qui souffrent, ce sont ces migrants… » « Et les riverains aussi ! », tonne Elisabeth Lévy. Pauvres riverains obligés de supporter la vue d’illégaux dormant sur leurs trottoirs. La présentatrice interroge en duplex David Guiraud, de LFI, puis elle demande à ses invités de réagir à ses propos puisque « toutes les sensibilités qui sont réunies sur ce plateau ». De la droite extrême à la droite dure en passant par la droite extrême.

A midi, l’expert sécurité de BFMTV, Guillaume Farde, explique ce qui s’est passé à République par la présence de policiers en « sous-nombre, sous équipés ». Aucun canon à eau n’était mobilisé, ils ne se sont même pas servi de LBD. « Donc il y a des images de violences, de dérapages de part et d’autre. » Ben voyons. Même version au 20 heures de France 2 : « Les coups fusent de part et d’autre. » Un partout, la balle au centre (de rétention).

 

BFMTV

Le soir, avec la présence de Danielle Simonnet (LFI) et de Yann Manzi, directeur général d’Utopia 56, le plateau de BFMTV est plus équilibré que celui de CNews — face à la chaîne de Bolloré, il est aisé de paraître modéré… Sauf pour le présentateur Olivier Truchot : « Est-ce qu’il y avait pas le risque de ces affrontements quand vous décidez de faire cette opération spectaculaire illégal en temps de confinement ? Est-ce qu’on ne crée pas la situation pour que ça se termine mal ? Est-ce qu’y avait pas un piège tendu aux forces de l’ordre ? », demande-t-il aux comploteurs d’extrême gauche qui manipulent les exilés. Après quoi, « je voudrais que Sébastien Chenu, du RN, réagisse ».

 

BFMTV

Yann Manzi ne goûte guère l’analyse de Sébastien Chenu : « C’est à cause de la montée du nationalisme que ça se passe comme ça, que certaines forces de police se comportent de cette façon, parce que c’est des gens qui font partie de ces mouvements nationalistes. » Olivier Truchot : « Je me tourne vers le policier parce que vous portez des accusations graves. » Revoici Denis Jacob, d’Alternative police, qui se dit « scandalisé par ces propos » et rappelle que « chaque année trois mille policiers sont sanctionnés ». Quasiment jamais pour des violences, plutôt parce qu’ils ont emprunté un fourgon de police pour déménager. « Quand j’entends qu’on est des fachos, je rappelle que depuis les dernières élections professionnelles, le syndicat majoritaire est catalogué syndicat de gauche. » En effet, SGP est affilié à FO. Et les preuves de son gauchisme ne manquent pas : il réclame que les conditions de la légitime défense soient assouplies, défend la pratique de la clé d’étranglement ; Grégory Joron se félicite que « le ministre trouve des mots plutôt réconfortants » après que Gérald Darmanin a parlé d’« ensauvagement » ; Linda Kebbab justifie l’éborgnement d’un Gilet jaune et dénonce les manipulations des jeunes des quartiers par « les antifas et l’extrême gauche ».

Chez Pujadas, sur LCI, Franck Louvrier, maire LR de La Baule, donne une autre raison à l’emportement des policiers: « Y a beaucoup de fatigue. » Alors, les coups partent tout seuls, comme dans un rêve. Il salue la « réaction très rapide de Darmanin parce qu’il a pas envie d’être le ministre liberticide ». S’il avait envie de faire passer une loi liberticide, on en aurait entendu parler. « Quand vous êtes ministre de l’Intérieur, faut marcher sur votre jambe gauche et sur votre jambe droite. » Sinon, vous pouvez aussi miser sur votre jambe d’extrême droite et sur votre jambe de droite extrême. L’élu admet des « dérapages » à l’insu du plein gré des policiers : « Ils n’étaient pas assez nombreux et quand les policiers sont nombreux, vous n’avez pas de risque de dérapage parce qu’ils n’ont pas peur. C’est quand ils commencent à avoir peur qu’il commence à y avoir des dérapages. » Pauvres policiers apeurés. A son tour, David Le Bars, du Syndicat des commissaires, pointe la responsabilité des associations d’aide aux migrants : « Il y a une intention politique. » D’extrême gauche.

 

 LCI

Sur CNews, Christine Kelly annonce d’un ton suave : « Il s’est passé quelque chose d’important hier soir en plein coronavirus. » Si ce n’est pas criminel, de se rassembler en pleine épidémie. Elle évoque l’« évacuation musclée d’un campement sauvage ». Aussi sauvage que ses occupants. « La police est-elle trop brutale envers ces populations désœuvrées ? » Maudits feignants (auxquels la loi interdit de travailler). Eric Zemmour a consulté le résultat de l’enquête de terrain de Laurent Jacobelli sur le profil des campeurs : « Ces gens pour la plupart déboutés ou des clandestins, bref des gens qui ne devraient pas être là. Au moment de la dispersion à Saint-Denis, quand on les avait sous la main, au lieu de les mettre dans des avions pour les renvoyer chez eux, on les laisse libres. » Il faudrait doter les policiers d’avions de ligne. « A République, les forces de l’ordre dispersent et encore une fois, on n’en profite pas pour les mettre dans des avions. » Il faudrait abolir le droit d’asile — et prévoir des pistes d’envol sur la place de la République.

« C’est une opération de mise en scène pour montrer la brutalité de la police : provocation, répression, compassion, indignation. » Eric Zemmour se normalise, le voilà sur la même ligne que la majorité des politiques. « J’ai beaucoup de questions à vous poser, prévient Christine Kelly d’un ton pénétré. Et les migrants dans tout ça ? » « C’est un business victimaire. Ces gens-là ne sont pas du tout les damnés de la terre. » Ces rois du pétrole se font passer pour des victimes afin de se remplir les poches. Le repris de justice donne un cours de terminologie, rappelant l’évolution des dénominations : « “Sans-papiers” pour donner l’idée qu’on devait leur en fournir, puis “migrants” pour donner l’idée les migrations existent de toute éternité et maintenant on les appelle des “exilés”. C’est pas beau, ça ? L’exil, ça a un côté romantique. » Comme Victor Hugo, à Guernesey, dans sa tente baptisée Hauteville House. Pire, « on dit qu’ils errent dans les rues de Paris… Errant, ça, ça remonte à la mythologie du juif errant ». Il ne manquerait plus que ces islamistes d’Afghans soient des youpins.

 

CNews

« En fait, c’est des businessmen, ces gens ! » Des magnats de la tente Quechua. « Ils sont très malins. Leur voyage est organisé, y a la famille, le village qui se cotisent pour payer le passeur. Et ensuite ils vont là où il y a le plus d’allocations sociales et le plus de laxisme. Dans les deux catégories, on est les meilleurs. » Le fameux benchmarking dénoncé par Gérard Collomb — décidément, Zemmour se macronise. « Et là ils rencontrent… parce que vous me parlez des migrants, mais il y aussi les associations ! » « C’est ce que j’allais vous demander. » L’entente est si parfaite entre eux que Zemmour devance les questions de la présentatrice, qui s’enquiert : « Qui joue avec qui ? » « On a une idéologie d’extrême gauche sans-frontièriste. » Aussi mondialiste que la juiverie internationale. « Derrière l’idéologie, il y a évidemment le business. Les dirigeants de ces associations, ils sont payés par nous ! Par les subventions, avec nos impôts ! » Ce sont les Rockefeller de la dépense publique, les Rotschild de l’Etat social. « Certaines associations sont financées par des grands milliardaires comme George Soros. » Quand on vous dit que c’est un complot juif. « Et puis il y a les avocats. Eux aussi ils vivent de notre argent. » Est-ce un hasard s’ils sont souvent juifs ? « C’est avec notre argent qu’on finance leur invasion. » Des musulmans, pas des juifs.

 

 CNews

« Comment expliquer que les personnalités de gauche soient davantage dans la revendication que les personnalités de droite ?, feint de s’étonner Christine Kelly. Faut-il y voir une preuve d’un engagement plus sincère ? » « Très bonne question ! J’aime bien quand vous faites la fausse naïve. » « Avec vous, il vaut mieux. » « Ahaha. » « Ahaha. » « Est-ce que ce sont les policiers qui sont violents ou bien est-ce que ce sont les associations qui utilisent les migrants, j’ai même vu dire que c’est comme du bétail. » Si la fachosphère le dit… « Mais bien sûr. On voit bien que cette masse migratoire permettra à terme l’islamisation de l’Europe. Jean-Frédéric Poisson a publié un livre dans lequel il exhume une conférence des pays islamiques qui organisait cette islamisation. »

L’inénarrable Marc Menant valide l’analyse du maître sur l’immigration, précise qu’« il faudrait taper sur les passeurs » — ça tombe bien, taper, on sait faire — mais déplore la violence de la police. A quoi Zemmour réplique : « Ils n’ont pas le droit de venir chez nous ! » Christine Kelly objecte : « Ça n’excuse pas la brutalité. » « Ça ne l’excuse pas, ça la légitime », prétend Zemmour. Curieusement, le CSA ne s’est pas saisi de cette flagrante incitation à la violence ni n’a signalé ce passage à la justice. Reconnaissons que, s’il faisait son travail, le CSA devrait intervenir chaque jour de la semaine. Zemmour insiste : « On a le droit à la brutalité face à des gens qui sont brutaux avec nous, que ce soit les migrants, les associations, les avocats. Tous ces gens-là nous brutalisent à nous (sic), Français ! » Les associatifs et les avocats ne sont pas de vrais Français. Christine Kelly ne moufte pas, elle valide : « En fait vous dites que force doit rester à la loi. » Ou plutôt que la loi doit rester à la force. L’éditorialiste conclut : « Je félicite les policiers et je les admire pour leur sang-froid. » Dans l’administration des coups. « C’était un piège tendu par les associations. » Zemmour se gauchise, il rejoint l’analyse du député LREM de centre-gauche.

 

CNews

L’heure d’après, Pascal Praud évoque le rassemblement organisé pour protester contre les violences de la veille. « Y a de nouvelles manifestations ce soir place de la République. » Le présentateur qui pourfendait la « dictature sanitaire » dénonce : « Chacun remarquera que ces gens ne respectent évidemment aucunement les gestes barrière, qu’ils ne portent pas le masque et que c’est une manifestation illégale. » Il pointe des manifestants dépourvus de masque. « Regardez la dame, regardez le monsieur qui n’a pas de cheveux, regardez celui qui boit sa canette… » Olivier Dartigolles relativise, Ivan Rioufol le mouche : « Vous défendez un confinement pour tout le monde et vous laissez venir tous ceux qui veulent s’installer en France. » Pour l’éditorialiste du Figaro, la définition du confinement, c’est rester à l’intérieur de ses frontières. « Darmanin a eu tort de dire que la police avait eu des gestes brusques. » Puisqu’ils étaient nécessaires.

Sur LCI, Martine Monteil, ancienne patronne de la police judiciaire, est l’invitée d’honneur. Elle témoigne de la réalité du métier de gardien de la paix. « Faut voir ce qu’ils vivent à un instant T. Je sais pas si vous êtes déjà allé sur des manifs chaudes. C’est horrible. » Pour les policiers, pas pour les manifestants. « Ce sont des hommes et des femmes comme les autres alors il peut y avoir un coup de pied qui part, une baffe qui part… » Ça peut arriver à n’importe qui de mutiler quelqu’un en lui balançant une grenade. « Allez-y, vous verrez. Parce qu’en face, vous croyez que ce sont des rigolos ? Même les Afghans, les pauvres migrants, etc. » Ces chiens galeux. « Savez-vous que beaucoup sont porteurs de couteaux ? » « Comment vous le savez ? », s’étonne Elisabeth Martichoux. « Mais parce qu’il en a été saisi, des couteaux, qu’est-ce que vous croyez ?! » Délirant. Ces gens qui vivent à la rue sont pas seulement munis de savon, de brosse à dents, de tentes, de sacs, de tapis de sol, mais aussi de couteaux. On se demande à quoi ils peuvent servir. Sinon à se les mettre entre les dents et à manger nos enfants. « Donc il y a l’idée de ne pas trop s’approcher d’eux. Ils ont des couteaux sur eux et ils peuvent être violents. » L’ancienne patronne de la PJ valide donc la thèse de Zemmour selon laquelle les exilés sont tous des tueurs potentiels. Ça donne une idée de la bonne ambiance qui règne dans les commissariats.

 

LCI

Martine Monteil offre un cours de self-défense. « Si le policier reste statique, attend que le gars vienne, c’est l’autre qui va lui filer un coup de pied. » Donc il faut le frapper en premier, de manière préventive. « On a demandé d’évacuer une place, on demande de le faire gentiment. Ça dégénère parce qu’il y a des agitateurs. » Pas gentils, les agitateurs. « Il y a une manipulation. » Là-dessus, tout le monde est d’accord. « Donc pour vous, il n’y a pas comme certains le dénoncent, une dérive autoritaire ? » « Ah ben non. Est-ce qu’ils savent ce que c’est qu’une dérive autoritaire ? Il faudrait qu’ils aillent se balader un peu dans le monde voir d’autres polices. » Comme disait l’autre : « Essayez la dictature. » « Ils reviendraient convaincus qu’on a de gentils policiers. » Qui distribuent des caresses aux exilés de République, de Calais et d’ailleurs.

Jeudi midi, après la révélation dans une vidéo de Loopsider du terrible tabassage et du gazage du producteur Michel Zecler dans le 17e arrondissement, il est de nouveau urgent de démontrer la gentillesse des policiers. Sur BFMTV, revoici Denis Jacob, d’Alternative police, syndicat selon lui réputé « de gauche » puisqu’il est affilié à la CFDT. « Sur les éléments qui sont donnés par celui qui se présente comme victime… » Mais qui peut très bien être coupable. « … Je ne connais pas le début de ce qui s’est passé, c’est-à-dire ce qui s’est passé avant dans la rue, avant que les collègues décident de l’interpeller. » Il a peut-être mérité de se faire passer à tabac. Au fait, j’espère que la loi Sécurité globale prévoit le rétablissement des châtiments corporels sans jugement. Plus largement, « quelle est cette personne, quels sont ses antécédents ? » Il a peut-être tiré la langue à sa maîtresse de CP, ce qui justifierait de le rosser trente-cinq ans après. « Il y a déjà des choses qui sont en train de sortir. » Ah oui, lesquelles ? Le présentateur ne réagit pas, le syndicaliste peut conclure : « Cette vidéo intervient dans un contexte très particulier, très polémique, avec l’examen de l’article 24 de la loi Sécurité globale. » Encore un piège tendu aux policiers. Cette vidéo est le fruit d’un complot de l’extrême gauche hostile à l’article 24 de la loi Sécurité globale.

 

 BFMTV

Sur LCI, David Pujadas demande à Jérôme Jaffré « l’avis du politologue sur l’impact de ces images ». « Louis de Raguenel a entièrement raison. » Décidément, tout le monde approuve les journalistes de Valeurs actuelles. « L’immense majorité des policiers se comporte correctement. » En effet, cette majorité s’abstient de toute violence en regardant passivement ses collègues s’acharner sur un homme à terre, comme le montre la dernière vidéo de Loopsider. « Mais la suspicion est quelque chose de redoutable dans nos sociétés. » Ce ne sont pas les violences qui sont redoutables, c’est seulement la suspicion. « Parce que des images comme ça, on n’en a jamais. » Il arrive de quelle planète, Jérôme Jaffré ?

 

LCI

« Garder confiance dans la police est essentiel, plaide le politologue. Et Gérald Darmanin est très bien placé pour le faire. » Grâce à son sens de la mesure. « Parce qu’à la différence de Castaner, il n’a pas dénoncé les violences policières, propos invraisemblable du ministre de l’Intérieur. » Sale traître. « Des violences policières, non, des violences de policiers, oui. » OK, c’est noté. Désormais, j’écrirai « violences de policiers non policières ». « Et puisque Darmanin a pris clairement position en faveur des policiers, qu’il les défend ardemment, il est crédible pour les sanctionner. » D’autant plus crédible qu’il doit aux syndicats policiers sa nomination au ministère de l’Intérieur, rapporte Le Monde. Il est donc en position de force pour imposer des sanctions aux collègues que ces organisations défendent.

Et revoilà Denis Jacob, le syndicaliste de gauche. Je préfère réserver mon attention aux explications du Garde des sceaux, Eric Dupond-Moretti, invité d’honneur de LCI. A ma grande surprise, il admet : « Dire que la République a un problème avec les violences policières, ce n’est pas vrai. » Il a raison, la République n’a aucun problème à pratiquer les violences policières. « Il y a des policiers, avocats, ou encore des boulangers racistes mais dire que la police est raciste, ce n’est pas vrai. » C’est vrai, ça. Quel client ne s’est jamais pris un coup de LBD de la part de son boulanger (en sous-effectif et fatigué) ensuite défendu par sa hiérarchie et absous par l’IGBN (Inspection générale de la boulangerie nationale) ?

 

 LCI

Le lendemain, vendredi, le présentateur de BFMTV relaie l’explication de Gérald Darmanin au 20 heures de France 2. « Les policiers ont déconné, selon les mots du ministre de l’Intérieur. » Ce sont de grands enfants, ils déconnent, ils plaisantent, ils charrient mais, surprise, ça ne fait pas rire tout le monde. Thierry Clair, du syndicat réputé de gauche Unsa, suggère à son tour que l’interpellé a peut-être mérité son châtiment : « Qu’est-ce qui s’est passé avant, comment on en arrive là ? » En outre, « on ne voit pas tout, on ne voit pas vraiment ce que fait l’individu. Quand il est au sol, est-ce qu’il n’essaie pas de saisir les membres inférieurs de nos collègues ? » Cet enragé a peut-être essayé de leur mordre les mollets de la jambe droite extrême ou d’extrême jambe droite.

 

BFMTV

Sur LCI, Eric Brunet est terriblement affecté. « A titre personnel, j’ai très mal vécu tout ceci. » Pauvre Brunet, gravement blessé par des (images de) policiers. « Ça fait des mois, des années que je défends l’idée qu’il ne faut pas être trop dur avec notre police, que la violence légale qu’utilisent des policiers n’a rien à voir avec la violence des délinquants. Je me suis investi, j’ai entendu des témoignages de victimes soi-disant de violences (sic) que j’essayais de relativiser. » En toute objectivité. « Et lorsque j’ai découvert ces images… » Je me suis dit que ça allait être difficile de les relativiser. « Je n’ai pas voulu les montrer à mes enfants qui sont des adolescents car je me suis dit que plus jamais ils ne croiraient dans le pacte républicain, dans la légitimité de la police. Je leur ai caché ces images. » Saine prévention. Sinon, en grandissant, ils auraient pu accorder du crédit aux victimes soi-disant de violences et mettre en doute la parole des policiers. Grâce à leur papa, ça n’arrivera pas.

 

 LCI

Samuel Gontier

Poster le commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *